Certains animaux sauvages préfèrent maintenant évoluer la nuit pour éviter l’Homme

lions lionnes nuit
Crédits : Wikimedia Commons / Profberger

Selon une récente étude, les lions, ours et autres tigres deviennent de plus en plus actifs la nuit pour éviter les interactions avec les Hommes. Les dernières recherches ont révélé que même des activités comme la randonnée et le camping peuvent effrayer les animaux et les conduire à devenir des « oiseaux de nuit ».

Les scientifiques savent depuis longtemps que l’activité humaine perturbe la nature. En plus de devenir plus vigilants et de réduire le temps passé à chercher de la nourriture, de nombreux mammifères peuvent se rendre dans des régions éloignées ou se déplacer moins souvent pour éviter tout contact avec l’Homme. Certains s’en accommodent, mais d’autres ont beaucoup plus de mal, préférant maintenant attendre la tombée de la nuit pour se déplacer. « L’expansion globale de l’activité humaine a de profondes conséquences sur les animaux sauvages », note Kaitlyn Gaynor, du Département des sciences environnementales de l’Université de Berkeley (États-Unis).

L’étude, publiée ce jeudi dans la revue Science, nous dévoile en effet qu’un certain nombre d’espèces diurnes deviennent ainsi partiellement nocturnes, et celles qui sont nocturnes et crépusculaires augmentent leur temps d’activité dans l’obscurité. Les chercheurs ont ici analysé 76 études impliquant 62 espèces réparties sur six continents. Les animaux comprenaient des lions en Tanzanie, des loutres au Brésil, des coyotes en Californie, des sangliers en Pologne, ou encore des tigres au Népal. N’ont été analysés ici que de gros ou moyens mammifères, plus faciles à observer et davantage vulnérables à l’influence humaine.

Les chercheurs ont ensuite comparé combien de temps ces créatures restaient éveillées la nuit sous différents types de perturbations humaines telles que la chasse, la randonnée et l’agriculture. En moyenne, l’équipe a constaté que la présence humaine entraînait une augmentation d’environ 20 % des activités nocturnes, même chez les animaux habituellement diurnes. Les plus gros d’entre eux sont légèrement plus affectés, « peut-être parce qu’ils ont plus de probabilités d’être chassés ou harcelés, ou parce que leur besoin d’espace les force à être plus fréquemment en contact avec les gens », peut-on lire.

Ces stratégies d’évitement de l’humain ont leurs avantages. « La partition temporelle peut faciliter la coexistence entre les humains et la faune sauvage à une échelle spatiale réduite et accroître les habitats disponibles pour les espèces capables de s’adapter », poursuivent-ils, notant tout de même que « les animaux qui ne s’adaptent pas bien à l’obscurité seront affectés ». Si la chasse, l’agriculture ou le développement des zones urbaines sont ici à mettre en cause, les chercheurs notent également que les randonnées ou simples promenades – qui ne menacent pas directement les animaux – ont tout de même une influence similaire.

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