Aux Pays-Bas, une société est à l’origine des premiers « cercueils vivants », fabriqués à partir de mycélium. Son objectif est simple : transformer les restes humains en nutriments pour la terre. Il s’agit ainsi d’une véritable alternative écologique aux sépultures classiques pour un coût moins élevé, tout en participant aux écosystèmes environnants.
Un retour à la terre écologique avec des cercueils en mycélium
Au-delà de l’emprise au sol des cimetières, l’inhumation et l’incinération (ou crémation) des défunts sont loin d’être des pratiques écologiques. Toutefois, plusieurs alternatives existent, notamment la transformation des morts en diamants ou encore en compost (humusation), une pratique légale aux États-Unis, mais pas encore en France. Basée aux Pays-Bas, la start-up Loop Biotech s’inspire de la solution américaine avec une innovation assez surprenante : un cercueil vivant, fabriqué avec des champignons. L’idée est de transformer le corps du défunt en source de nutriments pour la terre.
Dans le détail, Loop Biotech associe du chanvre recyclé et du mycélium, la structure racinaire des champignons. Le tout pousse dans un moule en forme de cercueil pendant une semaine, avant d’être prêt à l’emploi et d’accueillir une dépouille. Après l’enterrement, l’ensemble se biodégrade en 45 jours environ. De plus, le cercueil en champignon est adapté aux crémations et peut donc intégrer les cendres des défunts.
Par ailleurs, les responsables néerlandais ont plusieurs idées pour embellir la pratique comme aménager des jardins du souvenir nourris des défunts. Citons également la possibilité de créer des forêts funéraires, les arbres pouvant être nourris par les corps.

Quels sont les avantages de cette solution ?
« Au lieu de simplement ‘mourir et finir dans le sol’, il est possible d’écrire une autre histoire : enrichir la vie après la mort et continuer à prospérer en tant que nouvelle plante ou arbre. », avait déclaré Bob Hendrikx, fondateur de Loop Biotech dans un article publié par Associated Press en mai 2023.
Les avantages sont nombreux. Cela permet notamment la limitation de la taille des cimetières et la réduction de l’empreinte écologique du secteur, surtout dans le cas d’une incinération. Rappelons en effet que l’incinération est une source non négligeable d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette pratique est énergivore et peut également produire des cendres toxiques contenant des métaux lourds. Soulignons enfin le fait que la solution de Loop Biotech est plus abordable financièrement. En effet, les tarifs pratiqués se situent entre 695 et 995 euros, soit beaucoup moins que les cercueils habituels.