Des centrales nucléaires flottantes résistantes aux catastrophes naturelles

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Si des recherches amĂ©ricaines ont dĂ©jĂ  abouti sur des projets de centrales nuclĂ©aires flottantes, les Japonais seraient bien demandeurs d’installations reprenant ce principe dans le but de limiter les risques lors de catastrophes naturelles impliquant des enjeux matĂ©riels et humains. La Russie dĂ©veloppe dĂ©jĂ  des projets de centrales flottantes autour de la mer Baltique et l’Arctique alors qu’inquiĂ©tude et enthousiasme entourent ce nouvel engouement.

« Après Fukushima, il est possible que les centrales nuclĂ©aires d’importance moindre soient mieux accueillies par la population que des installations qui pourraient engendrer des catastrophes d’importance majeure. La question est de savoir s’il vaut mieux avoir une multitude de petites centrales sur le globe ou de gros rĂ©acteurs localisĂ©s dans les endroits les plus peuplĂ©s. Ce sera probablement aux pays en voie de dĂ©veloppement de dĂ©cider et d’orienter le marchĂ©.

Plusieurs rĂ©gions en Russie ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es pour accueillir des centrales nuclĂ©aires flottantes, certaines pour l’alimentation d’infrastructures minières, gazières ou pĂ©trolières, d’autres pour alimenter en Ă©nergie des villes ou des rĂ©gions reculĂ©es, d’autres encore pour alimenter des bases militaires ou des bases de lancement de missiles. » Centre Français d’Information sur l’Intelligence Économique et StratĂ©gique, 2012.

Comment construire une centrale nucléaire qui soit invulnérable aux tsunamis ?

Il semble que l’interruption du refroidissement des rĂ©acteurs de la centrale de Fukushima n’ait pas Ă©tĂ© directement causĂ©e par le tremblement de terre ni par le tsunami. Le MIT et les universitĂ©s du Wisconsin et de Chicago ont dĂ©veloppĂ© un concept de centrale flottante localisĂ©e en mer, installĂ©e Ă  la façon d’une plate-forme pĂ©trolière. PrĂ©sentĂ© au Small Modular Reactors Symposium (Washington DC 15-17 avril 2014), un Ă©vĂ©nement organisĂ© par l’ASME (American Society of Mechanical Engineers), ce projet a Ă©tĂ© reconnu pour sa potentielle rĂ©silience aux phĂ©nomènes naturels.

« La rĂ©silience est la capacitĂ© d’un système Ă  rĂ©sister ou Ă  changer afin de maintenir un niveau acceptable de fonctionnement et de structure. » United Nations Inter-Agency Secretariat of the International Strategy for Disaster Reduction, 2004.

En effet, situĂ©e Ă  10 km des cĂ´tes puis ancrĂ©e dans une zone d’une centaine de mètres de profondeur la centrale ne serait pas affectĂ©e par un tremblement de terre ou un raz-de-marĂ©e, et serait refroidie directement par l’eau de mer. Elle serait parĂ©e Ă  une Ă©ventuelle fusion des crayons de combustible Ă  l’intĂ©rieur du cĹ“ur des rĂ©acteurs.

Deux technologies devraient ĂŞtre utilisĂ©es : les rĂ©acteurs Ă  eau lĂ©gère (REL) et les plateformes pĂ©trolières modernes. Les rĂ©acteurs Ă  eau lĂ©gère sont plus simples et financièrement plus abordables que les rĂ©acteurs Ă  eau lourde, et ils possèdent les mĂŞmes capacitĂ©s de production d’Ă©lectricitĂ©. L’un des inconvĂ©nients des rĂ©acteurs Ă  eau lĂ©gère est qu’ils doivent utiliser de l’uranium enrichi comme combustible, tandis que les rĂ©acteurs Ă  eau lourde peuvent utiliser de l’uranium naturel.

L’Ă©lectricitĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e serait transfĂ©rĂ©e vers la terre par des câbles sous-marins. La centrale nuclĂ©aire serait relativement proche des habitations sans pour autant empiĂ©ter sur un terrain habitable. Arborant un design tout-acier dont les dĂ©lais de construction devraient ĂŞtre fortement rĂ©duits, il s’agit de ce type de projets qui devrait connaĂ®tre dans les prochaines annĂ©es un important essor en Asie selon les scientifiques.

Sources : American Society of Mechanical EngineersCentre Français d’Information sur l’Intelligence Économique et StratégiqueIndustrie et technologies