Les centrales au charbon sont plus qu’un simple fardeau environnemental

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Les centrales au charbon sont plus qu’un simple fardeau environnemental. Avec des sources d’énergies renouvelables de moins en moins chères, elles deviennent aussi de plus en plus problématiques sur le plan économique. Un nouveau rapport suggère que la réduction du charbon pourrait permettre aux pays européens d’économiser des milliards d’euros.

Tandis que les pays européens se tournent de plus en plus vers les sources d’énergies renouvelables, les centrales au charbon deviennent quant à elles de plus en plus lourdes à exploiter. Cela provient en grande partie des nouveaux quotas européens de carbone, des permis nécessaires pour permettre les émissions de gaz à effet de serre et des plans de sept pays européens – Danemark, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni – visant à mettre fin à l’exploitation du charbon d’ici 2030, voire plus tôt. Selon un rapport publié le 8 décembre  dernier par le groupe de réflexion Carbon Tracker Initiative basé au Royaume-Uni, 54 % des centrales au charbon en Europe essuient en effet des pertes. Et ce nombre devrait grimper à 97 % d’ici 2030.

La baisse du coût des énergies renouvelables comme l’énergie solaire et éolienne a fait que le  charbon est de plus en plus difficile à assumer. Le rapport de Carbon Tracker indique notamment que d’ici 2024 et 2027, la construction de nouvelles centrales éoliennes et solaires terrestres coûtera moins cher que l’entretien des centrales au charbon existantes. À cela s’ajoute l’augmentation prévue des coûts de quotas européens de carbone, triplant à 31 euros la tonne d’ici 2030, selon Bloomberg.

« L’évolution économique des énergies renouvelables ainsi que la politique de la pollution atmosphérique et le prix du carbone ont placé la puissance du charbon de l’UE dans une spirale de la mort », note l’analyste Matthew Gray, l’un des auteurs du rapport. « Les services publics ne peuvent pas faire grand-chose pour arrêter cela, sinon abandonner le charbon ou faire pression sur les gouvernements et espérer se renflouer ».

Les pays européens devraient également économiser beaucoup d’argent en fermant ces centrales. L’Allemagne, qui abrite la plupart des installations non rentables, économiserait des pertes potentielles d’environ 12 milliards d’euros. D’autres réaliseraient des économies similaires : 2,7 milliards d’euros pour la Pologne, 2,2 milliards d’euros pour la République tchèque ou encore 1,8 milliard d’euros pour l’Espagne. Il semblerait que le charbon est en train de devenir un mauvais investissement.

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