Celui qui veut nettoyer les océans veut également s’attaquer aux rivières

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Crédits : Pixabay

Le projet Ocean Cleanup, fondé par Boyan Slat, est déjà en cours dans le Pacifique. Néanmoins, le jeune inventeur en veut plus. Il vient de mettre au point un nouveau dispositif pour capturer les déchets dans les rivières avant qu’ils atteignent la mer.

Il y a quelques années, Boyan Slat (18 ans à l’époque) avait imaginé un filet sous-marin accroché à un tuyau en forme de fer à cheval de 600 mètres de long. Le but était de retenir les déchets en attendant que des navires les ramènent sur la terre ferme afin d’être traités. Après plusieurs échecs, le dispositif The Ocean Cleanup opère désormais dans le Pacifique avec succès. Cependant, le jeune homme ambitieux aimerait que ces déchets n’atteignent jamais la mer en premier lieu. Il veut donc travailler en amont.

Fermer le robinet

« Nous devons fermer le robinet, ce qui signifie empêcher au départ que davantage de plastique atteigne l’océan« , a-t-il déclaré ce samedi en marge de la présentation de son nouveau dispositif : The Interceptor. L’idée consiste de fait à collecter les millions de tonnes de déchets plastiques flottants dans les rivières avant qu’ils ne se déversent dans les océans.

Trois machines ont d’ores et déjà été déployées en Indonésie, en Malaisie et au Vietnam. Une quatrième est également en projet en République dominicaine. Et visiblement, ça fonctionne. « Il est utilisé depuis un mois et demi dans l’une de nos rivières et collecte toutes les ordures correctement« , a notamment déclaré Izham Hashim, du gouvernement de l’État de Selangor en Malaisie.

Pour Boyan Slat, mille rivières seraient responsables d’environ 80% du plastique déversé dans les océans chaque année dans le monde. Son objectif serait donc de « couper le robinet » dans les cinq prochaines années. « Ce ne sera pas facile« , admet-il, « mais imaginez si nous y parvenons. Nous pourrions vraiment rendre nos océans propres à nouveau« .

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Boyan Slat présente l’Interceptor à Rotterdam, le samedi 26 octobre dernier. Crédits : Peter Dejong

La structure, amarrée aux rivières, est conçue pour dévier les très gros débris comme les troncs d’arbres. Les plus petits déchets, très souvent en plastique, sont en revanche collectés puis guidés à l’intérieur de la machine. Ils sont alors entreposés dans des bennes. Un texto est ensuite envoyé aux opérateurs locaux dès que les « sacs poubelles » pleins ont besoin d’être vidés.

Pour vous payer un Interceptor, il faudra tout de même débourser la somme de 700 000 euros. Néanmoins, comme le souligne le jeune inventeur, l’impact économique de ne pas extraire le plastique de nos rivières est de loin supérieur au coût d’achat et d’utilisation des machines.

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