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Ce ver robotisé est capable de se faufiler dans le cerveau humain

Crédits : MIT

Des ingénieurs annoncent avoir développé un dispositif robotique en forme de ver capable de naviguer dans les artères du cerveau. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science Robotics.

Un meilleur traitement des AVC

On dénombre chaque année en France plus de 140 000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Soit environ un toutes les quatre minutes. Ces attaques représentent la première cause de handicap physique de l’adulte. C’est également la deuxième cause de démence et la deuxième cause de mortalité. Nous savons que le fait de soulager l’obstruction des vaisseaux sanguins dans les 90 premières minutes de traitement augmente les chances de survie des patients. Ces manipulations, même si elles sont maîtrisées, restent toutefois dangereuses pour le patient, mais aussi pour le ou la chirurgien·ne.

L’intervention nécessite en effet de guider manuellement un fil dans les artères du cerveau pour atteindre le vaisseau endommagé. On insère ensuite un cathéter pour administrer un traitement ou enlever un caillot. La procédure est bien évidemment risquée pour le patient, dans la mesure où le moindre faux mouvement dans un espace aussi restreint peut endommager les vaisseaux sanguins. Mais c’est également risqué pour l’opérant·e, exposé·e à un excès de rayonnement (des rayons X permettent de suivre la procédure en temps réel).

Un ver robotisé

Pour faciliter ce type de procédure, des chercheurs du MIT ont eu l’idée de mettre au point une sorte de petit ver robotisé, capable d’être guidé à distance par des aimants. Le dispositif à mémoire de forme (grâce à un alliage nickel-titane), est recouvert d’un revêtement en caoutchouc composé de particules magnétiques (pour être guidé). Les chercheurs ont ensuite imaginé un second revêtement, externe, composé d’hydrogels. Permettant ainsi au petit « ver » de se glisser facilement dans les vaisseaux sanguins tout en évitant d’abîmer les parois.

ver cerveau
Crédits : MIT

Les premiers tests sont très concluants. Comme on peut le voir ci-dessus, le dispositif arrive à se faufiler à travers un parcours d’obstacle. Les chercheurs ont également effectué des tests dans des répliques de vaisseaux sanguins, là encore avec succès. Il serait également possible, après améliorations, de pouvoir permettre au dispositif d’administrer des médicaments permettant de réduire la taille des caillots. Ou encore d’insérer un câble optique capable d’émettre des impulsions laser pour désobstruer les vaisseaux.

D’autres développements seront donc nécessaires, mais il est possible que dans un avenir proche, des médecins puissent facilement s’appuyer sur des technologies magnétiques pour manipuler ces petits robots à distance. Depuis l’extérieur du bloc, voire même depuis une ville différente. Ce pourrait être particulièrement intéressant dans les environnements ruraux, où il manque parfois de chirurgiens vasculaires.

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