Présent en Europe depuis une vingtaine d’années, le frelon asiatique est un véritable danger pour les insectes butineurs comme les abeilles. Or, si le frelon a une capacité de reproduction exceptionnelle, il a tout de même quelques prédateurs naturels.
Un fléau pour les abeilles
Depuis son arrivée en France en 2004, probablement par bateau, le frelon asiatique (Vespa velutina) est aujourd’hui présent presque partout en Europe. Dans notre pays, cet insecte est classé comme nuisible depuis 2012 et il y a peu, un plan national de lutte a été validé par le Sénat. Diverses mesures sont prévues, comme la diminution de la prédation avec des pièges plus sélectifs, la destruction des nids sous certaines conditions ou encore la mise en place de muselières de ruche pour réduire le stress des abeilles.
En effet, si le frelon asiatique ne présente pas plus de dangers pour l’humain que son homologue européen, il demeure un véritable fléau pour les insectes butineurs, abeilles en tête. Mesurant en 1,5 et 3 cm, le frelon vient très facilement à bout des abeilles. En 2018, une vidéo terrifiante montrait d’ailleurs comment une trentaine de frelons asiatiques étaient capables de ravager une ruche de 30 000 abeilles.

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Crédits : feathercollector / iStockLes prédateurs connus du frelon asiatique
Le frelon asiatique est donc un prédateur sans pitié pour les individus plus petits. Cependant, malgré cette indéniable position de force, cet insecte nuisible n’occupe pourtant pas le haut de la pyramide. Dans une publication détaillée datant de février 2024, Le Mag des Animaux du quotidien Ouest France a listé ces prédateurs naturels. Il se trouve que les prédateurs les plus efficaces contre le frelon asiatique sont logiquement des oiseaux : le guêpier d’Europe (Merops apiaster), la mésange bleue (Parus caeruleus), la pie bavarde (Pica pica), la pie-grièche (Lanius collurio) ou encore la bondrée apivore (Pernis apivorus).
D’autres prédateurs existent comme certaines plantes carnivores, dont les sarracénies et les népenthès. Citons aussi quelques parasites, notamment une mouche (Conops vesicularis) et un ver (Pheromermis vesparum). Si les oiseaux sont redoutables, ils ne peuvent toutefois pas perturber les populations de frelons asiatiques. Il faut dire que leur capacité de reproduction est exceptionnelle, une reine pouvant engendrer plus de 10 000 individus en seulement une saison. Quant aux plantes et parasites, leur efficacité est quasi nulle face à ces insectes nuisibles.
En réalité, le plus grand prédateur du frelon asiatique reste l’humain. À l’instar des pièges à phéromones et imprimés en 3D ou encore de perches aspirantes, depuis l’arrivée de l’insecte en Europe, les solutions se multiplient et se perfectionnent. Cependant, il existe un point sur lequel ces dispositifs doivent progresser : la sélectivité afin d’éviter de capturer d’autres espèces, ce qui pourrait menacer la biodiversité. Durant l’été 2024, une start-up néerlandaise a par exemple fabriqué un dispositif léger à associer avec un drone de surveillance pour localiser précisément les nids de frelons avant de les détruire.
Une menace pour l’équilibre écologique
Si la lutte contre le frelon asiatique est essentielle pour protéger les abeilles et les autres insectes pollinisateurs, il ne faut pas négliger son impact plus large sur l’écosystème. En perturbant la chaîne alimentaire, sa prolifération excessive déséquilibre les relations entre les différentes espèces. Par exemple, en s’attaquant aux populations d’abeilles domestiques et sauvages, il fragilise non seulement la production de miel mais aussi la pollinisation de nombreuses plantes. De plus, la destruction des nids doit être réalisée avec précaution, car certaines méthodes non sélectives peuvent perturber d’autres espèces d’insectes ou d’oiseaux. C’est pourquoi les chercheurs et apiculteurs insistent sur la nécessité d’une approche raisonnée, combinant prévention, surveillance et interventions ciblées, afin de limiter son expansion tout en respectant la biodiversité environnante.