Ce robot sous-marin souple et autonome est capable d’explorer les abysses

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Crédits : capture YouTube / Nature video

Alors que les robots explorant actuellement les fonds marins sont habituellement assez encombrants, des chercheurs ont récemment présenté une autre approche. Ils ont en effet eu recours à la robotique molle pour concevoir un robot sous-marin autonome d’un nouveau genre.

Un robot sous-marin autonome jusqu’à plus de 3 000 m de profondeur

En 2019, nous évoquions le spectaculaire Aquanaut, un robot « transformer ». Il ressemble à une sorte de sous-marin qui se transforme en robot une fois arrivé sur le lieu de sa mission. Si cette machine incarne peut-être une nouvelle génération de robots sous-marins, il faut savoir qu’il y a eu très peu de progrès dans ce domaine durant les dernières décennies.

Des chercheurs ont toutefois récemment présenté une nouvelle approche, comme l’atteste une publication dans la revue Nature le 3 mars 2021. Cette équipe de la Zhejiang University (Chine) a évoqué la robotique molle pour aller à contre-courant des actuels robots sous-marins. Rappelons au passage que ce genre de robots et autres véhicules ont une coque métallique très épaisse afin de résister aux pressions qu’exercent les fonds marins.

Les chercheurs de l’étude ont indiqué avoir conçu une première version plus compacte et plus résistante de leur robot. Ce dernier est capable de se mouvoir de façon autonome et a atteint une profondeur de 3 224 m sans assistance lors des premiers essais.

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Crédits : Zhejiang University / Nature

Une configuration inédite

Les scientifiques ont expliqué s’être inspirés des Liparidae, un genre de poisson-limace vivant dans les abysses. Ils ne bénéficient en effet d’aucune protection externe pour résister à la pression. Ainsi, les composants électroniques de la machine ont fait l’objet d’une séparation et d’une distribution inédite à l’intérieur. Ensuite, le tout a intégré une enveloppe en silicone. Cette configuration permet de réduire le stress que génère la pression sur le matériel.

Deux ailerons permettent au robot de se déplacer et des élastomères diélectriques font office de muscles. Ce type de matériau mou est ainsi capable de se déformer sous l’effet d’un courant électrique. Si le robot a pu se déplacer à plus de 3 000 m de profondeur, un pilote humain a pu le faire descendre jusqu’à plus de 10 000 m. Les tests ont été pratiqués dans la fosse des Mariannes, connue pour être la fosse océanique la plus profonde de la planète (10 994 m).

Si cette première version est un succès, quelques améliorations sont possibles. Sa vitesse est actuellement de 5,19 cm par seconde soit 0,19 km/h, ce qui est plutôt lent. Par ailleurs, le robot ne résiste pas très bien aux courants, si bien qu’il risque parfois d’être emporté. En revanche, les coûts de fabrication sont très intéressants et le monde scientifique attend les prochaines améliorations du robot pour le tester et peut-être l’adopter.