Ce robot pourrait un jour explorer les océans extraterrestres

robot nasa
Crédits : NASA

La NASA développe actuellement un robot capable d’explorer les océans souterrains des lunes glacées du système solaire. L’engin sera prochainement testé en Antarctique.

Si l’on met de côté Mars, nos meilleures chances de trouver une vie extraterrestre dans le système solaire se trouvent sur les lunes glacées Europe et Encelade. Les données renvoyées par différentes sondes envoyées sur place ont en effet confirmé la présence d’océans souterrains, nichés sous plusieurs kilomètres de glace. Des sources de chaleur, émanant de leur noyau, pourraient également alimenter des formes de vie primitive.

Ces deux lunes ont déjà reçu de la visite, mais depuis les airs seulement. Si nous voulons un jour vraiment établir leur potentiel de vie, nous allons devoir nous rendre sur place. En ce sens, la NASA développe actuellement un robot – BRUIE (Buoyant Rover for Under-Ice Exploration) – capable d’explorer ces océans en se positionnant sous la calotte glaciaire.

Rester accroché, quoi qu’il arrive

Sur Terre, la vie semble privilégier deux limites particulières : soit le fond de la mer, soit la limite eau-glace, située au sommet de l’océan. Le problème, c’est que les courants océaniques rendent les explorations de ces zones très compliquées.

Pour faire face à ces difficultés, les ingénieurs de la NASA ont équipé ce nouveau robot de grosses roues motrices et dentées. Situées de chaque côté de l’engin, elles sont alors capables de le maintenir accroché à la glace.

BRUIE est également équipé de caméras et d’instruments lui permettant de relever des données sur son environnement (teneur en oxygène dissous, salinité de l’eau, pression et température). L’engin est par ailleurs très économe en énergie, capable de s’éteindre et de se réveiller uniquement lorsque des mesures sont nécessaires.

Ce nouveau rover a déjà été testé avec succès dans des lacs en Alaska et en Arctique. Il sera prochainement déployé en Antarctique pour la toute première fois. Les essais débuteront en décembre dans la station de recherches Casey, à l’Ouest du continent. Si ces derniers sont concluants, il sera ensuite question de tester le robot à plus grande profondeur.

BRUIE
BRUIE passera le mois prochain à tester son endurance dans les eaux glacées de l’Antarctique. Crédits : NASA

Avant d’explorer, il va falloir creuser

Il faut savoir que BRUIE ne peut évoluer qu’une fois immergé dans l’eau. En Antarctique, les chercheurs vont donc devoir lui creuser un trou, en amont, afin qu’il puisse descendre au fond. En revanche sur Europe ou Encelade, la NASA va devoir trouver un autre moyen de forer. Mais rassurez-vous, elle planche déjà sur le sujet.

En effet, l’agence américaine finance actuellement plusieurs études visant au développement de différentes technologies. L’une d’elles, baptisée ARCHIMEDES (A Really Cool High Impact Method for Exploring Down into Europan Subsurface), est signée de la société Stone Aerospace. L’idée consisterait à pénétrer la glace en utilisant un laser véhiculé par un câble de fibre optique. Cette méthode, selon les ingénieurs, permettrait de forer sur plusieurs centaines de mètres.

La technologie à elle seule pourrait évaluer le potentiel de vie sur les deux lunes glacées, mais de manière très restreinte. Pour l’associer au rover BRUIE (90 centimètres de diamètre), plus mobile, il faudrait être capable de forer des trous beaucoup plus larges.

Pour le moment rien n’est gravé dans le marbre, donc. La priorité, avant tout, sera de mesurer avec précision l’épaisseur de glace sur ces deux lunes. Ce sera notamment l’objectif des missions Europa Clipper (NASA), dont le lancement est prévu en 2023, et JUICE (Jupiter Icy Moons Explorer, de l’ESA), prévue pour 2022.

Notez que ces deux missions concernent la lune Europe, de Jupiter. Pour le moment, aucune mission n’a été programmée pour étudier plus en profondeur Encelade, la lune de Saturne.

Source

Articles liés :

La NASA publie la première carte complète de Titan

La NASA a officiellement détecté de la vapeur d’eau sur Europe

Le futur site d’atterrissage de la NASA sur Mars devient encore plus intéressant