Cueillir des fraises peut sembler bucolique… jusqu’à ce que vous passiez des heures penché au ras du sol, à manipuler avec précaution ces fruits aussi délicieux que fragiles. Entre la pénurie de main-d’œuvre agricole et la pénibilité de la tâche, la filière fraise avait bien besoin d’un coup de pouce technologique. Bonne nouvelle : des chercheurs de l’Université métropolitaine d’Osaka ont mis au point un robot autonome capable de naviguer dans les champs et de cueillir les fraises avec une précision impressionnante. Doté d’un système de navigation avancé et d’un algorithme intelligent, ce robot pourrait bien révolutionner les cultures en hauteur, où la cueillette reste l’un des derniers bastions du travail manuel.
La culture de fraises, un cauchemar logistique
Récolter des fraises, ce n’est pas seulement une question de goût : c’est une course contre la montre. Les fraises sont fragiles, périssables, et doivent être cueillies au bon moment. Problème : la main-d’œuvre disponible pour cette tâche minutieuse est de plus en plus rare, notamment dans les pays où l’agriculture dépend encore fortement de saisonniers.
Pour répondre à cette urgence, une équipe japonaise dirigée par le professeur Takuya Fujinaga a conçu un robot capable d’évoluer dans les cultures dites “en hauteur”, où les plants sont surélevés pour limiter les efforts des ouvriers. Mais ce n’est pas juste un robot qui avance tout droit. Il pense, il s’adapte, il voit.
Lidar, intelligence et double mode de navigation
Au cœur de cette innovation se trouve le lidar (Light Detection and Ranging), une technologie utilisée dans les voitures autonomes et certains smartphones. Ce capteur envoie des impulsions laser pour cartographier son environnement et créer une image 3D très précise, appelée “nuage de points”.
Grâce à cela, le robot peut se repérer dans l’espace, éviter les obstacles et suivre les rangées de fraisiers avec une étonnante précision. Mieux encore : il peut alterner entre deux modes de navigation. Soit il se rend de manière autonome vers une zone cible, soit il suit les contours d’un lit de culture surélevé en maintenant une distance optimale, quelle que soit la hauteur ou l’irrégularité du terrain.
Bientôt une ferme entièrement robotisée ?
Les premiers tests, en simulation et en conditions réelles, sont très prometteurs. Le robot maintient des mouvements fluides, ne se perd pas, et pourrait bientôt être déployé à plus grande échelle. Et ce n’est que le début.
Fujinaga et son équipe envisagent déjà des versions capables de tailler les plantes, détecter les maladies, surveiller l’évolution des cultures, voire gérer l’irrigation ou la fertilisation. Bref, un assistant agricole multitâche qui ne dort jamais et ne prend pas de congés.
Moins de douleurs, plus de fraises
Si la promesse tient, cette technologie pourrait transformer l’agriculture de précision. En réduisant la pénibilité, en compensant le manque de main-d’œuvre et en optimisant chaque geste, ces robots pourraient rendre les exploitations plus rentables, plus durables… et moins dépendantes des conditions humaines.
Alors oui, ce robot est peut-être déjà meilleur que vous pour cueillir des fraises. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il ne compte pas les voler à votre assiette.
L’étude est publiée dans la revue Computers and Electronics in Agriculture.
