Il y a peu, le California Institute of Technology (Caltech) a lancé son prototype de station spatiale photovoltaïque qui pourrait marquer une véritable révolution. Après ce lancement réussi, la station devra désormais être testée et évaluée.
Un lancement réussi
En octobre 2022, nous évoquions le projet de station spatiale solaire de Caltech, mis au point après une décennie de travail. Elle a pour objectif d’assurer un approvisionnement mondial en énergie propre, renouvelable et abordable. La station collectera dans un premier temps la lumière du Soleil à l’aide de grands panneaux avant de la convertir en énergie électrique qu’il faudra transférer vers notre planète à l’aide d’ondes radiofréquence (RF).
Dans un communiqué du 2 janvier 2023 (réactualisé un jour après), Caltech a annoncé que son prototype, le Space Solar Power Demonstrator (SSPD), avait été lancé avec succès par l’incontournable SpaceX. Par ailleurs, le prototype se trouvait dans le véhicule Vigoride de la société Momentus qui effectuait également sa première mission.
« L’énergie solaire spatiale offre un moyen d’exploiter l’offre pratiquement illimitée d’énergie solaire dans l’espace, où l’énergie est constamment disponible sans être soumise aux cycles du jour et de la nuit, des saisons et de la couverture nuageuse », rappelait Caltech dans son communiqué.
Une potentielle révolution à l’échelle mondiale
Dans les faits, la station de Caltech est un engin d’une cinquantaine de kilogrammes composé de trois éléments : l’Expérience de composition ultralégère déployable en orbite (DOLCE), le Microwave Array for Power-transfer Low-orbit Experiment (MAPLE), ainsi qu’un dispositif photovoltaïque ALBA intégrant une collection de 32 types de cellules. Par ailleurs, soulignons le fait que le DOLCE n’est autre que la structure (mesurant 180 x 180 cm) qui porte les cellules ALBA.
Après le déploiement du dispositif, le test des cellules pourra débuter. Il s’agira pour Caltech de comprendre quelles cellules sont efficaces et dans quelles conditions orbitales. Par la suite, les responsables se pencheront sur la manière de transférer l’énergie solaire vers la Terre. C’est ici qu’intervient le MAPLE, dont la structure flexible contient une foule de processeurs électroniques et d’éléments de transmission sans fils.
Pour les chercheurs américains, leur prototype était déjà fonctionnel sur Terre. Ainsi quoiqu’il arrive, l’expérience représente déjà une avancée. Toutefois, même si les tests dans l’espace seront difficiles à mener, tout succès pourrait être synonyme de véritable révolution. En effet, les cellules en orbite ne sont aucunement gênées par de quelconques nuages et devraient se montrer beaucoup plus performantes. En cas de succès, Caltech devra penser au développement de sa station et instaurer un modèle économique viable.