Des chercheurs japonais ont mis au point un robot minuscule ayant la capacité de soulever des objets d’une masse de quelques grammes, à l’aide de ses bras munis de vrais muscles. Bienvenue dans l’ère des robots bio-hybrides !
Depuis des années, des chercheurs tentent de concevoir des robots constitués d’un mélange de métal, de plastique et de tissus vivants, c’est-à-dire de vrais muscles. Par ailleurs, l’intérêt de muscles réels réside dans le fait que par rapport à la force déployée, la quantité d’énergie consommée est minime.
Une équipe de scientifiques de l’Université de Tokyo (Japon) pourrait avoir trouvé une solution, comme l’explique leur étude publiée dans la revue Science Robotic le 30 mai 2018. Les scientifiques nippons ont déclaré avoir élaboré un robot bio-hybride ayant de vrais muscles, et doté d’une résistance encore inédite jusqu’à aujourd’hui.
L’équipe chargée du projet a par ailleurs publié une vidéo de démonstration mettant en scène un prototype du fameux robot reproduisant les mouvements d’un doigt humain. Il est possible d’y observer cette minuscule machine (25mm de long) plier une articulation à 90 degrés, ou encore soulever un anneau en plastique de quelques centimètres de diamètre puis le reposer un peu plus loin. Enfin, une dernière scène montre un couple de robots travaillant en équipe afin de soulever une minuscule porte.
Les chercheurs sont parvenus à ce résultat en concevant un squelette synthétique ayant la capacité d’accueillir des muscles. Pour le muscle permettant d’actionner l’articulation, les scientifiques ont décidé d’en fabriquer un plutôt que de l’extraire directement d’un animal. Ainsi, des cellules souches à l’origine de la formation des muscles (myoblastes) ont été prélevées chez des rats, et ont été cultivées sur des feuilles d’hydrogel flexibles.
Le muscle a ensuite été séparé en deux paires, fixées au squelette synthétique et qui ont été capables de s’étirer et de se contracter grâce à de faibles impulsions électriques. Les tissus ont par ailleurs été plongés dans l’eau, ce qui constituait le seul moyen de survie. Ils ont fonctionné ainsi une semaine sans subir de dégradations.
Ces chercheurs ouvrent la voie vers une éventuelle combinaison de nombreux muscles destinés à reproduire les différentes interactions musculaires du corps humain, et un jour peut-être de le faire à grande échelle.
Sources : Science Daily – L’Express