Peu importe d’où vous venez, ce parfum met tout le monde d’accord

parfum vanille
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La culture ne joue qu’un rôle minime dans la perception de l’agrément des odeurs. En réalité, d’après une étude, la perception olfactive humaine apparaît fortement contrainte par des principes universels. Parmi les odeurs proposées dans le cadre de ces travaux, un parfum a par ailleurs semble-t-il mis tout le monde d’accord ou presque.

La perception de l’agrément des odeurs

Si les humains partagent des systèmes sensoriels avec un schéma anatomique commun, l’expérience sensorielle individuelle varie. En olfaction, en revanche, on ignore encore dans quelle mesure cette perception sensorielle, en particulier celle de l’agrément olfactif, est fondée sur des principes universels, dictée par la culture ou s’il ne s’agit simplement que d’une question de goût.

Pour résoudre ce problème, une équipe a recruté plusieurs centaines de personnes issues de différentes cultures. Les chercheurs ont rassemblé des données sur le terrain en Thaïlande, au Mexique, en Équateur et aux États-Unis. Certains évoluaient dans les déserts ou les forêts tropicales humides. D’autres fréquentaient les climats des hautes terres ou les régions côtières.

Les participants comprenaient également un certain nombre de groupes de chasseurs-cueilleurs (peuple Semaq Beri de la péninsule malaise en Thaïlande), ainsi que plusieurs communautés d’horticulteurs et d’agriculteurs de subsistance. Les chercheurs ont également recruté une cohorte d’habitants de New York. Cette ville représentait ici l’environnement urbain moderne diversifié sur le plan racial et ethnique.

Dans chaque lieu visité, les participants (plus de 280 personnes au total) ont reçu une dizaine de dispositifs en forme de stylo proposant chacun un parfum différent. On leur a alors demandé de les sentir et de les classer du plus agréable au plus désagréable.

« Nous voulions examiner si les gens du monde entier ont la même perception des odeurs et aiment les mêmes types d’odeurs ou si c’est quelque chose qui est culturellement appris« , explique le neuroscientifique Artin Arshamian, de l’Institut Karolinska en Suède. « Traditionnellement, nous avions tendance à penser que le monde culturel jouait un rôle majeur. En réalité, ce n’est pas vraiment le cas« .

nez odeur parfum
Les types d’odeurs que nous aimons ou non ont-ils tendance à être communs ? Crédits : iStock

La vanille en leader

Contrairement aux attentes, la culture n’expliquait en effet que 6 % de la variance dans les classements d’agrément. D’un autre côté, la variabilité individuelle ou les goûts personnels en expliquaient 54 %.

L’odeur généralement classée comme la plus agréable était la vanilline (le composant principal de l’extrait de vanille). Le second parfum le plus populaire était le butyrate d’éthyle (une odeur fruitée souvent utilisée comme exhausteur de goût dans les aliments aromatisés). Le troisième était le linalol qui a une odeur florale. À l’inverse, le parfum le moins apprécié dans l’étude était celui de l’acide isovalérianique, connu pour avoir une odeur piquante et désagréable associée au fromage, au lait de soja et à la sueur.

Quant à savoir pourquoi la perception des odeurs apparaît quelque peu universelle dans toutes les cultures, il est plausible qu’une préférence pour certains parfums chimiques ait pu servir un objectif évolutif dans notre histoire, augmentant d’une manière ou d’une autre nos chances de survie à une certaine époque. Si tel est le cas, les chercheurs estiment que ces résultats pourraient nous aider à explorer davantage cette possibilité.

Les détails de l’étude sont rapportés dans la revue Current Biology.