Une équipe d’astronomes annonçait il y a quelques jours avoir découvert la présence, 1,5 milliard d’années après le Big Bang, d’un nuage de gaz composé uniquement d’hydrogène. En d’autres termes, ce nuage « fossile » n’avait à cette époque pas encore été « pollué » par les étoiles.
Les premières Ă©toiles de l’Univers n’étaient formĂ©es que d’hydrogène et d’hĂ©lium. Tous les autres Ă©lĂ©ments du tableau pĂ©riodique sont apparus plus tard, formĂ©s après les premières gĂ©nĂ©rations d’étoiles. Ce n’est qu’une fois que ces objets ont explosĂ© que ces Ă©lĂ©ments ont pu se disperser dans l’Univers. Environ 1,5 milliard d’annĂ©es après le Big Bang, ces Ă©lĂ©ments lourds avaient dĂ©jĂ eu le temps d’apparaĂ®tre et de se disperser. Une Ă©quipe d’astronomes explique pourtant avoir dĂ©celĂ© la prĂ©sence d’un nuage de gaz Ă cette Ă©poque – Ă©tiquetĂ© LLS1723 – n’en montrant aucune trace visible. Celui-ci ne serait composĂ© que d’hydrogène. Or, nous savons pourtant que les Ă©toiles naissent, vivent et meurent dans ces nuages de gaz. Comment alors est-ce possible ?
Un nuage non pollué par les étoiles
« Partout où nous regardons, le gaz de l’Univers est pollué par des déchets d’éléments lourds d’explosions d’étoiles, explique Frédéric Robert, de l’Université de technologie Swinburne en Australie et principal auteur de l’étude publiée dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. Mais ce nuage particulier semble vierge, non pollué par les étoiles, même 1,5 milliard d’années après le Big Bang ».

Capsule temporelle
Pour l’heure, les chercheurs n’avancent aucune explication claire. La seule hypothèse voudrait que ce nuage n’ait finalement jamais connu d’explosion d’étoile en son sein. Tout ce que dont nous sommes sĂ»r, c’est que ce nuage d’hydrogène se prĂ©sente comme une vĂ©ritable capsule temporelle ayant conservĂ© les toutes premières minutes de l’Univers. « Les nuages ​​apparemment sans mĂ©taux – comme le LLS1723 – sont des vestiges de l’Univers primitif qui n’ont jamais Ă©tĂ© polluĂ©s par des dĂ©bris stellaires », peut-on lire dans l’étude. Et plus nous pourrons Ă©tudier ces nuages, plus nous en apprendrons sur la prime jeunesse de notre Univers.
La dĂ©couverte de ce nuage n’est par ailleurs pas inĂ©dite. Deux autres formations non « polluĂ©es » par les Ă©toiles ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©couvertes en 2011. Toutes ont Ă©tĂ© observĂ©es grâce au tĂ©lescope optique de l’observatoire Keck, installĂ© Ă Hawaii. Pour ces trois nuages, la mĂ©thode a Ă©tĂ© la mĂŞme : s’appuyer sur des quasars lointains – quelques-uns des objets les plus brillants de l’Univers – pour « éclairer » les ombres gazeuses postĂ©es dans l’intervalle. Grâce Ă ces « lampes torches » cosmiques, les chercheurs sont en mesure d’analyser les longueurs d’onde (et donc les Ă©lĂ©ments) de la lumière Ă©mise Ă travers chaque nuage.
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