Ce nouveau dinosaure chassait avec l’agilitĂ© d’un guĂ©pard

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Crédits : Sergey Krasovskiy

Une équipe de paléontologues annonce avoir identifié une nouvelle espèce de dinosaure au Nouveau-Mexique. Un parent du vélociraptor particulièrement rapide et agile.

Les dromĂ©osauridĂ©s, communĂ©ment appelĂ©s « raptors », sont une famille de dinosaures thĂ©ropodes ressemblant Ă  des oiseaux. De taille moyenne et couverts de plumes, ces carnivores abondaient pendant le CrĂ©tacĂ©. Le plus connu d’entre eux est certainement le vĂ©lociraptor, mis en lumière par les films Jurassic Park. Notez que le roman et les deux premiers films ont Ă©tĂ© pensĂ©s avant que l’on ne dĂ©couvre que ces dinosaures avaient des plumes, ce qui explique qu’ils soient reprĂ©sentĂ©s avec une peau Ă©cailleuse.

Ceci Ă©tant dit, la grande famille des dromĂ©osauridĂ©s nous prĂ©sente aujourd’hui un nouveau membre : Dineobellator notohesperus. Ce petit dinosaure, identifiĂ© dans le bassin de San Juan, Ă©voluait il y a environ 70 millions d’annĂ©es.

L’analyse de ses ossements, y compris des parties du crâne, des dents, des pattes avant et arrière, des cĂ´tes et des vertèbres, nous dresse un portrait fascinant de la crĂ©ature. Imaginez un thĂ©ropode recouvert de plumes de près de deux mètres de long pour environ un mètre de haut, armĂ© de dents et de griffes acĂ©rĂ©es.

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Photo de la découverte originale de Dineobellator notohesperus. Crédits : Steven Jasinski

Un prédateur agile

L’emplacement des attaches musculaires et tendineuses laisse en effet Ă  penser que Dineobellator notohesperus avait une capacitĂ© d’adhĂ©rence et d’emprise au sol supĂ©rieure aux autres dromĂ©osauridĂ©s. Par ailleurs, si la plupart des dinosaures similaires prĂ©sentaient une queue rigide, permettant aux animaux de maintenir leur Ă©quilibre en course droite, Dineobellator semblait de son cĂ´tĂ© avoir eu beaucoup plus de mobilitĂ© au niveau des hanches.

« Pensez au guépard qui poursuit une gazelle dans la savane, explique Steven Jasinski, paléontologue au State Museum of Pennsylvania. Ils sont très rapides et leur queue a tendance à être raide et droite. Cependant, lorsque la gazelle change soudainement de direction et que le guépard doit rapidement faire de même, la queue est fouettée pour agir comme contrepoids et gouvernail, facilitant ainsi les changements de direction ».

Dineobellator, a priori, semblait pouvoir faire de mĂŞme. Attention tout de mĂŞme aux interprĂ©tations. Comme le souligne le palĂ©ontologue Alan Turner, du MusĂ©e amĂ©ricain d’histoire naturelle et de l’UniversitĂ© de Stony Brook : « quelques vertèbres vous donnent effectivement un aperçu de ce Ă  quoi ressemblait la queue, mais si vous n’avez pas le squelette entier, je serais rĂ©ticent Ă  faire une dĂ©claration dĂ©finitive sur une telle mobilitĂ© ».

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ReprĂ©sentation d’artiste de Dineobellator notohesperus et d’autres dinosaures de la formation Ojo Alamo, Ă  la fin du CrĂ©tacĂ©. CrĂ©dits : Sergey Krasovskiy

Un écosystème très varié

Notez que ce petit « raptor » n’Ă©tait bien Ă©videmment pas seul dans son environnement. D’autres fouilles menĂ©es sur place ont en effet permis aux chercheurs d’identifier plusieurs autres espèces, comme Ojoceratops, qui ressemblait au cĂ©lèbre TricĂ©ratops, ou encore Alamosaurus, un sauropode Ă  long cou (voir image ci-dessus).

Il y avait aussi des dinosaures Ă  bec de canard, des tortues, des crocodiliens, mais Ă©galement des petits tyrannosauridae qui devaient probablement entrer en concurrence avec Dineobellator.

L’analyse des fossiles, dĂ©taillĂ©e dans Scientific Reports, indique Ă©galement que ce Dineobellator a Ă©tĂ© blessĂ© au niveau des cĂ´tes, mais qu’il a ensuite guĂ©ri. Une autre blessure isolĂ©e au niveau de l’une de ses griffes, en revanche, ne montre aucun signe de repousse osseuse. Autrement dit cette blessure n’a pas eu le temps de guĂ©rir. Elle est donc survenue juste avant la mort du dinosaure, et pourrait Ă©ventuellement l’avoir prĂ©cipitĂ©.

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