Ce fruit sauvage pourrait bientôt être aussi commun que les fraises

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Physalis pruinosa, la prochaine plante qui pourrait bientôt recouvrir nos étals de marchés. Crédits : banusevim / iStock

Physalis pruinosa, appelé aussi cerise de terre ou groseille du Cap, pourrait devenir la prochaine grande reine de l’agriculture. Et pour ce faire, des chercheurs vont devoir faire appel à la génomique, et à l’édition de gènes. Les détails de l’étude sont rapportés dans la revue Nature Plants.

L’arachide est difficile à cultiver (faible rendement, conservation courte), c’est pourquoi il n’est consommé que localement. Mais pourrait-on étendre sa culture à grande échelle ? Selon une équipe de chercheurs, il serait en effet possible de domestiquer une plante sauvage en quelques années. « Je crois fermement qu’avec la bonne approche, la cerise de terre pourrait devenir une culture de baies majeure », explique Zachary Lippman, du laboratoire de Cold Spring Harbor (États-Unis) et principal auteur de l’étude. Les technologies actuelles pourraient en effet nous permettre de “façonner” un fruit normalement très compliqué à cultiver, pour en faire une denrée très largement cultivable.

L’édition du génome pourrait en effet permettre cet avantage agricole. Si l’on modifie aujourd’hui le génome de cultures traditionnelles telles que le maïs et le soja, des cultures dites “orphelines” pourrait également en bénéficier, élargissant ainsi la diversité des denrées proposées. En collaboration avec des chercheurs du Howard Hughes Medical Institute et du Boyce Thompson Institute (États-Unis), le chercheur a donc récemment séquencé une partie du génome de l’arachide. Les chercheurs se sont ensuite appuyés sur CRISPR pour manipuler ses gènes.

Résultats : les scientifiques ont ainsi pu influencer la floraison de la plante, et l’on amenée à produire des fruits en grappes plutôt qu’individuellement. Les fruits étaient également plus denses et plus gros. « C’est une très bonne preuve qu’avec l’édition de gènes, vous pouvez penser à amener d’autres plantes sauvages ou des cultures orphelines dans la production agricole, note le chercheur. Plus il y a de flèches dans notre carquois pour répondre aux besoins de l’agriculture dans le futur, mieux c’est ».

Pour l’heure les manipulations se poursuivent. Les chercheurs tentent maintenant de manipuler les gènes de la plante pour influencer la saveur et la couleur des fruits proposés.

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