Ce dinosaure arborait une crinière et des tiges étranges sur ses épaules

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Crédits : Artwork-Bob Nicholls / Paleocreations.com 2020

La ré-analyse d’un squelette de dinosaure retrouvé il y a plusieurs décennies dans la formation de Crato, au nord-est du Brésil, a révélé des caractéristiques étonnantes. D’après ces travaux, l’animal développait en effet une longue crinière le long de son dos et quatre structures rigides lui poussant au niveau des épaules.

Un dinosaure drôlement bien habillé

Ubirajara jubatus était un dinosaure théropode de la taille d’une poule. Évoluant il y a 110 millions d’années sur le supercontinent Gondwana, il appartenait à la famille des Compsognathidae. Vous vous souviendrez peut-être de certains de ses parents – les membres de l’espèce compsognathus – visibles dans le film Le Monde Perdu : Jurassic Park.

Visuellement, en revanche, Ubirajara jubatus était un peu différent. Il ne développait en effet pas d’écailles comme ses homologues hollywoodiens, mais une longue et épaisse crinière de plumes coulant le long de son dos et une partie de ses membres. Les chercheurs pensent que l’animal pouvait relever cette crinière à volonté, à la manière de certains animaux qui hérissent leurs poils lorsqu’ils se sentent menacés.

Ceci dit, la crinière n’est pas la caractéristique la plus fascinante de ce dinosaure. Ubirajara présentait en effet deux paires de structures en forme de tiges rigides qui dépassaient probablement de ses épaules. Ces dernières étaient faites de kératine, la même substance qui compose les plumes et le bec des oiseaux, ou encore nos propres cheveux. La manière dont elles étaient positionnées laisse également à penser qu’elles pouvaient également être relevées et abaissées au besoin.

Ce type de structures n’avait encore été jamais vu chez un dinosaure non aviaire. « Ce sont des caractéristiques tellement extravagantes pour un si petit animal », explique Robert Smyth, co-auteur de ces nouveaux travaux. « La question est : pourquoi vous parer d’une manière qui vous rende plus visible aux yeux des proies, mais aussi des prédateurs ? ».

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Crédits : Bob Nicholls/Paleocreations.com

Sélection sexuelle

La réponse la plus probable, selon les paléontologues, est que ces structures étaient utilisées comme atours pour attirer des partenaires, pour surpasser les rivaux, pour effrayer les prédateurs, ou une combinaison de ces intentions, comme c’est le cas pour de nombreuses espèces modernes.

« La vérité est que pour de nombreux animaux, le succès évolutif ne se résume pas à survivre. Il faut aussi bien présenter si vous voulez transmettre vos gènes à la génération suivante », poursuit en effet le chercheur. « Les oiseaux modernes sont réputés pour leur plumage élaboré — la queue du paon et les oiseaux de paradis mâles en sont des exemples classiques. Ubirajara nous montre que cette “tendance à se montrer” n’est pas une caractéristique uniquement aviaire, mais quelque chose que les oiseaux ont hérité de leurs ancêtres dinosaures ».

Notez que le sexe du spécimen fossilisé n’a pas pu être déterminé. En revanche, si l’on se base sur les différentes espèces modernes qui développent ce type d’ornements (dimorphisme sexuel), les chercheurs pensent qu’il s’agissait probablement d’un mâle. Son squelette est aujourd’hui conservé au Musée national d’histoire naturelle de Karlsruhe, en Allemagne.

Vous retrouverez les détails de l’étude dans la revue Cretaceous Research.