Une étude étasunienne a fait une découverte étonnante. Un coléoptère est capable de résister à des pressions d’écrasement 39 000 fois plus importantes que son propre poids avant que son exosquelette ne cède. D’apparence plutôt banale, l’insecte ne craindrait pas de se faire rouler dessus par une voiture !
Une résistance incroyable
Le Phloeodes diabolicus est un coléoptère plus connu sous le nom de diabolique cuirassé. On le trouve dans les zones arides de la côte ouest des États-Unis. Incapable de voler, ce coléoptère au corps sombre a une durée de vie maximale de huit ans. Généralement, il se nourrit de champignons et vit sous des morceaux de bois en décomposition, jusqu’ici, rien de très exceptionnel. Une étude étasunienne parue dans la revue Nature le 21 octobre 2020 porte sur l’exosquelette du Phloeodes diabolicus. Selon les chercheurs, sa structure peut résister à une pression 39 000 fois supérieure au poids de l’insecte. Celui-ci peut par exemple survivre dans le cas où une voiture lui roulerait dessus.
Le coléoptère diabolique cuirassé ne vole pas, mais dispose d’une paire d’ailes antérieures, les élytres. Ces ailes dures ne remuent pas, mais offrent une certaine stabilité à l’insecte. Ainsi, celui-ci utilise ses ailes non pas pour voler, mais pour se protéger des chocs. Les scientifiques ont mesuré la résistance des élytres à l’écrasement. Les différentes forces de compression ont fait plier le corps du coléoptère, mais les élytres sont loin de se briser facilement. Cependant, il existe bien un point de rupture se situant à 149 newtons, soit beaucoup plus que les autres coléoptères dont la moyenne est à 68 newtons.
Une structure protégeant les organes vitaux
Les scientifiques ont réalisé des scanners et des modèles 3D afin d’étudier la structure de l’exosquelette. Ils ont alors découvert une jonction liant les élytres, dotée de pales se connectant à la manière d’une fermeture éclair. Très rigide, ce genre de suture protège les organes vitaux en cas d’écrasement. Au niveau de la partie supérieure du coléoptère, la structure prend une autre forme. Les pales s’emboîtent comme une sorte de puzzle et sont liées grâce à une substance hyper collante à base de protéine. Or, c’est cette « glu » qui absorbe la pression et empêche l’exosquelette de se fendre. Une fois que la compression est terminée, l’organisme de l’insecte répare la couche de colle protéique.
Selon les directeurs de l’étude, la résistance de ce genre de structure pourrait intéresser les ingénieurs travaillant dans le biomimétisme. Sans entrer dans les détails, les chercheurs ont estimé qu’une des applications possibles concernerait le domaine de l’aviation.