Aux États-Unis, un expert en écologie spatiale a élaboré une carte qui prévoit le climat de plusieurs dizaines de milliers de villes d’ici une soixantaine d’années. Son objectif est de contribuer à faire davantage comprendre au public l’ampleur des impacts du réchauffement climatique.
Une carte qui reprend les données du GIEC
« Quel sera le climat dans 60 ans ?« , tel est le titre d’une nouvelle carte du monde interactive. Regroupant pas moins de 40 581 lieux, cette cartographie a été élaborée par Matthew Fitzpatrick, un écologiste spatial à l’Université du Maryland (États-Unis). Afin de mettre au point ce document, l’expert a utilisé des données provenant des prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
La carte permet de cliquer directement sur la ville de son choix. Prenons par exemple le scénario le plus pessimiste pour la ville de Paris. En 2080, la capitale française verra ses étés plus chauds de 5,8°C en moyenne et plus secs à hauteur de 13,8 %. En ce qui concerne les hivers, on observera des températures plus basses de 3,6 °C en moyenne et une humidité plus importante à hauteur de 18,3 %.
Pourquoi une telle cartographie sur le climat ?
À l’échelle globale, les zones les plus impactées seront les régions équatoriales où vivent environ 40 % de la population mondiale, soit 3,3 milliards de personnes. Ces zones seront malheureusement concernées par un climat plus extrême en termes de chaleur que tout ce que nous connaissons aujourd’hui.
« Dans 50 ans, les villes de l’hémisphère nord ressembleront beaucoup plus aux villes du sud. Tout se déplace vers l’équateur en termes de climat à venir. Plus on se rapproche de l’équateur, moins les climats de régions comme l’Amérique centrale, le sud de la Floride et le nord de l’Afrique correspondent à la réalité. Aucun endroit sur Terre n’est aujourd’hui représentatif de ce que seront ces régions à l’avenir », a déclaré Matthew Fitzpatrick.
Matthew Fitzpatrick espère que cette carte pourra continuer à alimenter le débat sur le changement climatique. Surtout, son but est de faire prendre davantage conscience au public de l’ampleur des impacts du réchauffement climatique et de lui permettre de mieux comprendre les raisons de l’inquiétude des scientifiques depuis déjà plusieurs décennies. Rappelons que les chercheurs d’une étude publiée dans la revue Scientific Reports en 2015 avaient estimé que près de 6 % de la superficie terrestre était déjà passée à des climats plus chauds et plus secs en 2010 par rapport à 1950.