Lors de la COP27 de 2022, Al Gore, l’ancien vice-président des États-Unis, a présenté une carte mise au point par la coalition Climate Trace. Ce document, qui répertorie l’emplacement des sites les plus polluants au monde, doit servir à aider les pays ainsi que les entreprises à trouver des moyens efficaces pour atteindre la décarbonation.
Objectif : décarbonation
Dans un article du média Protocol, Al Gore a expliqué que depuis longtemps déjà , tout le monde connaissait la quantité globale de pollution par gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En revanche, la répartition des sites polluants et donc des responsabilités étaient jusqu’ici encore très méconnues. Durant la dernière COP27, l’ancien vice-président des États-Unis a donc présenté la carte interactive de la coalition Climate Trace.
Mise en service le 9 novembre 2022, la carte intègre des données concernant les émissions de 72 612 sources individuelles. Il s’agit principalement d’aciéries ou encore de champs de pétroles et de gaz. De plus, la carte intègre également les sources de pollution pouvant se déplacer, par exemple les cargos.
Pour Al Gore, ce document devrait permettre aux États et aux sociétés de calculer précisément leurs émissions ainsi que leur origine, et ce, afin de trouver le moyen le plus intéressant écologiquement et économiquement de réduire leurs émissions. Cela pourrait aussi aider les pays les plus pauvres, en l’absence de technologie adéquate.
Une carte très parlante
Grâce à une intelligence artificielle et des données satellites, Climate Trace a été en mesure de déterminer qu’une importante part des émissions provenaient d’un nombre très réduit d’installations. Par exemple, une aciérie se trouvant en Corée du Sud émet davantage de gaz à effet de serre en un an qu’un état comme la Bosnie. En France, les sites les plus polluants semblent être les aciéries, les raffineries ainsi que les usines de production de ciment.
Pour Al Gore, ces données laissent penser qu’habituellement, les émissions de pétrole et de gaz sont massivement sous-estimées dans les déclarations officielles de nombreux pays. Sans nommer quiconque, il estime même que certains exemples permettent de croire qu’il y a eu un effort intentionnel de cacher les émissions et ainsi de tromper la communauté internationale.
La coalition Climate Trace se défend de vouloir jouer à la police du climat. En revanche, elle espère faire avancer les choses et accompagner les pays et entreprises désirant atteindre la décarbonation. À partir de 2023, la coalition commencera à mettre à jour les données de la carte plus souvent et inclure les sources d’émissions en temps réel. Il faut savoir qu’actuellement, les données de la carte sont annuelles même si dans certains cas, ces données sont mises à jour une fois par mois.