Réalisée par des chercheurs russes, cette carte mondiale interactive baptisée ResistoMap a pour but de localiser les endroits où la capacité microbiologique de l’intestin humain à résister aux antibiotiques est la plus importante.
Ce travail de titan a été effectué par des scientifiques de l’Institut de physique et de technologie de Moscou (Russie) et publié sur le site de la NCBI le 14 mars 2017. Il s’agit ici d’identifier les tendances se dégageant par pays concernant l’usage des antibiotiques et tenter de prévenir l’antibiorésistance.
La capacité d’un micro-organisme à résister aux effets des antibiotiques est considérée comme un véritable problème de santé publique par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) selon qui l’antibiorésistance pourrait causer dix millions de morts à partir de 2050, une hécatombe directement liée à des prises d’antibiotiques intensives et non contrôlées.
La carte interactive ResistoMap dont il est question ici apporte sa contribution dans cette lutte en identifiant les « microbiomes résistants », les zones où les personnes sont le plus assujetties à l’antibiorésistance. Ce support permet d’établir les grandes tendances dans le monde et a pour but de sensibiliser et alerter les pouvoirs publics des états dont la mission devrait être de réajuster l’utilisation des antibiotiques incriminés.
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Cette première version de la ResistoMap mérite d’être améliorée, mais intègre déjà des données pour une quinzaine de pays, dont les États-Unis, la France, la Chine, la Russie ou encore l’Espagne. Pour réaliser cette carte, douze études ont été réalisées dans ces pays concernant environ 1600 personnes.
Selon la carte, la France est un pays où l’antibiorésistance est très présente, ce qui suggère que les patients prennent généralement trop d’antibiotiques ou encore que leur dosage n’est pas optimisé. Les auteurs des recherches estiment qu’il est nécessaire de prendre des antibiotiques seulement après la prescription par un médecin, respecter les doses et ne pas interrompre le traitement ou en prolonger la durée sans accord d’un professionnel.
Sources : Santé Log – IFL Science