Une carte 3D montre des zones mortes de l’ocĂ©an Pacifique

océan vague
Crédits : PxFuel

Des chercheurs amĂ©ricains ont cartographiĂ© en 3D des zones sans vie de l’ocĂ©an Pacifique. L’objectif ? PrĂ©dire leur Ă©volution en fonction du rĂ©chauffement climatique. Or, il faut savoir que ces zones gĂ©nèrent de l’oxyde nitreux, un gaz Ă  effet de serre très puissant.

Deux gigantesques zones mortes

Les zones dites mortes sont des zones maritimes quasiment dĂ©pourvues d’oxygène : les eaux hypoxiques. Malheureusement, cela se traduit par la mort par asphyxie de la biodiversitĂ©. Ces zones reprĂ©sentent seulement 1 % du volume total de l’ocĂ©an Pacifique, mais les sĂ©diments qui s’y trouvent gĂ©nèrent du protoxyde d’azote (ou oxyde nitreux – N2O), dont le pouvoir rĂ©chauffant est 300 fois supĂ©rieur Ă  celui du dioxyde de carbone (CO2). En remontant Ă  la surface, le N2O se dirige vers l’atmosphère et contribue ainsi au rĂ©chauffement climatique. Par ailleurs, si ce phĂ©nomène a une origine naturelle, il est en accĂ©lĂ©ration en raison du dĂ©versement d’engrais et d’eaux usĂ©es au niveau des littoraux. En rĂ©sulte une prolifĂ©ration d’algues qui finissent par se dĂ©composer.

Dans une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Global Biogeochemical Cycles le 27 dĂ©cembre 2021, une Ă©quipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) explique avoir cartographiĂ© en 3D ces zones mortes, l’un des enjeux Ă©tant d’en connaĂ®tre l’Ă©tendue. Deux de ces zones ont Ă©tĂ© identifiĂ©es, la première reprĂ©sentant 600 000 kilomètres cubes. Ce volume reprĂ©sente tout de mĂŞme l’Ă©quivalent de 240 milliards de piscines olympiques. La seconde est trois fois plus importante.

carte 3D zones mortes Pacifique
Crédits : MIT

Des travaux pour le futur

Pour les chercheurs, ces travaux devraient servir de base Ă  d’autres travaux ultĂ©rieurs dont le but sera de mieux comprendre le phĂ©nomène et Ă©ventuellement de trouver des solutions pour l’attĂ©nuer. Toutefois, un des autres objectifs est de prĂ©dire les changements Ă  venir.

Afin d’Ă©laborer leurs cartes, les scientifiques ont traitĂ© plus de quatre dĂ©cennies de donnĂ©es intĂ©grant pas moins de quinze millions de mesures Ă  diffĂ©rentes profondeurs. Ils ont focalisĂ© leur attention sur des donnĂ©es provenant de capteurs se trouvant sur des bouteilles plongĂ©es dans l’eau ou encore placĂ©s sur des plateformes robotisĂ©es capables de modifier leur flottabilitĂ©. Ils ont ainsi permis d’estimer la quantitĂ© d’oxygène dissous en informant les chercheurs sur les changements de courants Ă©lectriques ou de l’intensitĂ© de la lumière d’un colorant photosensible.

Ainsi, les deux cartes produites par les chercheurs montrent les eaux hypoxiques Ă  plusieurs niveaux de profondeur. Pour les scientifiques, les bases de donnĂ©es utilisĂ©es sont une mine d’information, permettant notamment de comprendre la rĂ©gulation de l’approvisionnement en oxygène des ocĂ©ans.