Ce carburant a été produit avec du CO2 provenant de l’air ambiant

embouteillage
Crédits : Peakpx

En Suisse, une équipe de chercheurs a mis au point un carburant inédit produit avec du dioxyde de carbone présent dans l’air et de l’énergie solaire. Pour l’heure, le procédé est encore très expérimental. Cependant, les scientifiques espèrent l’améliorer pour en faire une alternative « carburant neutre » viable.

Vers de nouveaux carburants liquides durables ?

Les recherches en matière de carburants alternatifs sont assez nombreuses. Dernièrement, nous évoquions un carburant à base de moutarde pour réduire de plus de deux tiers l’impact de l’aviation. Les chercheurs de l’ETH Zurich (Suisse) proposent quant à eux un carburant élaboré avec de l’air. Dans leur publication dans la revue Nature le 3 novembre 2021, ces scientifiques disent avoir trouvé le moyen de capter le CO2 de l’atmosphère et de le transformer en un carburant synthétique pouvant être raffiné en kérosène ou en méthanol, répondant au passage à un besoin de carburants liquides durables. Ils ont aussi donné des précisions sur leur procédé de fabrication.

Leur système capte le CO2 et la vapeur d’eau en ouvrant l’une de ses chambres, avant de les envoyer vers un second compartiment pour une conversion en monoxyde de carbone et en hydrogène. Le procédé a recours à un cycle de chauffage et de refroidissement pour former un gaz de synthèse. Ce dernier se dirige ensuite vers un énième compartiment où se trouve un catalyseur à base de cuivre qui va rendre le gaz liquide. Enfin, selon la concentration des réactifs le carburant final (raffiné) sera soit du kérosène, soit du méthanol.

carburant solaire CO2
Crédits : capture YouTube / NPG Press

Des performances encore timides

Selon les chercheurs, le processus est alimenté en électricité par des panneaux solaires et en chaleur par des concentrateurs solaires. Ainsi, le carburant résultant de l’opération est neutre en carbone. En effet, lors de son utilisation, celui-ci va libérer une quantité de CO2 qui fut préalablement extraite de l’air ambiant. Si le concept semble plutôt intéressant, les performances ne sont pas encore vraiment au rendez-vous. Effectivement, le système a fonctionné durant 24 heures pour produire une centaine de litres de gaz de synthèse et une petite quantité de méthanol pur (5cl). Le rendement est donc d’environ 5 %.

Si ces résultats décevants peuvent laisser penser que c’est un échec, les chercheurs restent confiants. Selon eux, leur système incarne seulement une preuve de concept dont le but est de vérifier que le système est efficient. Désormais, l’équipe travaille à l’améliorer afin d’atteindre un rendement de 20 % dans un premier temps.