Les vestiges de la formation d’un groupe d’étoiles massives ont été observés par une équipe d’astronomes dans la nébuleuse d’Orion, nous montrant non seulement que des explosions stellaires se produisent au moment de la mort, mais aussi de la naissance des étoiles.
On associe bien souvent la mort des étoiles aux supernovae qui correspondent à la fin particulièrement spectaculaire de l’évolution stellaire. Après avoir brûlé tout leur carburant, les étoiles s’effondrent sur elles-mêmes dans un spectacle haut en couleur. Or, des explosions stellaires peuvent aussi se produire non pas à la mort, mais peu de temps après la naissance de ces étoiles. En témoignent ces observations récentes faites par une équipe d’astronomes de l’Université du Colorado, à environ 1350 années-lumière de la Terre au sein de la constellation d’Orion où siège un centre de formation stellaire particulièrement dense et actif : le Nuage moléculaire d’Orion 1 (OMC-1).
L’endroit est une vraie pouponnière. Les étoiles y naissent de l’effondrement gravitationnel d’un nuage de gaz des centaines de fois plus massif que notre Soleil. Des protoétoiles s’enflamment puis dérivent généralement en direction d’un même centre de gravité, souvent une protoétoile plus massive. Mais il arrive que leurs trajectoires se croisent, en résultent alors de violents carambolages. L’un de ces accidents est d’ailleurs survenu il y a environ 100 000 ans lorsque plusieurs protoétoiles se sont progressivement rapprochées les unes des autres et il y a 500 ans, deux d’entre elles se sont finalement heurtées.
L’événement a généré une éruption puissante qui a propulsé d’autres protoétoiles situées à proximité et expulsé de colossaux jets de gaz et de poussière dans l’espace interstellaire à plus de 150 kilomètres par seconde. Cette interaction cataclysmique a libéré autant d’énergie que notre Soleil en émet durant 10 millions d’années. Les chercheurs ont pu observer l’événement dans le domaine de l’infrarouge. Sur ces clichés, les jets de matière s’étendent sur près d’une année-lumière :
Ces nouvelles observations permettront aux astronomes de mieux comprendre l’origine de la puissance de ces explosions, ainsi que l’impact de tels événements sur la formation stellaire au sein des galaxies.