Depuis que l’humanité a levé les yeux vers les étoiles, les questionnements foisonnent. Certains ont trouvé des réponses, d’autres au contraire sont encore loin de les obtenir. Les scientifiques tentent notamment d’élucider le mystère si fantasmagorique de l’astrophysique qui consiste à se demander s’il pourrait exister des civilisations extraterrestres avancées dans notre Galaxie ? Et si oui, pour quelles raisons n’avons nous pas encore capté de signaux de leur part ?
Plus de six décennies à l’écoute du ciel
Le programme SETI (pour Search for Extra-Terrestrial Intelligence) a été lancé en 1960 par un groupement de projets scientifiques visant à détecter la présence de sociétés technologiquement avancées dans les systèmes extrasolaires. Puis, en 1961, l’astrophysicien Frank Drake a proposé la fameuse équation qui porte son nom, afin de déterminer au mieux le nombre de civilisations extraterrestres intelligentes potentielles dans la Voie lactée. Ses paramètres se basent sur :
- le nombre d’étoiles qui se forment dans la Voie lactée en un an
- le nombre d’étoiles comportant un système planétaire
- le nombre de ces planètes pouvant accueillir la vie
- le nombre de ces planètes où la vie pourrait émerger
- le nombre de ces planètes où la vie intelligente pourrait voir le jour
- le nombre de planètes qui peuvent et veulent communiquer
- et la durée moyenne d’une civilisation avancée
Grâce au savoir de l’époque, la quantité de mondes capables d’interagir à distance avec l’humanité était estimée à une dizaine. Bien plus tard, une équipe de scientifiques anglais a stipulé en 2020 que pas moins de 36 civilisations seraient prêtes à engager la communication avec un monde extérieur. Ce chiffre pourrait même s’élever jusqu’à 2 900.
Ces caractéristiques qui nous échappent
Le 4 avril 2022, certains astronomes de l’Université de pédagogie de Pékin (Chine) ont publié dans le journal The Astrophysical Journal leur rapport sur le nombre possible de CETIs (civilisations extraterrestres intelligentes communicantes) et la probabilité de pouvoir entrer en contact avec elles. Bien entendu, certaines caractéristiques sont très mal connues, ce qui complique l’obtention de chiffres concrets.
Le nombre de planètes telluriques habitables ainsi que la durée de vie d’une société à haute technologie ne sont que des estimations. Une civilisation peut très bien être détruite par une collision de météorite, l’explosion de son étoile, un cataclysme volcanique, une guerre civile… De nombreux facteurs aux prédictions inconnues ne facilitent ainsi pas cette recherche. Cependant, les travaux des chercheurs chinois se basent sur de nouveaux modèles en théorisant au mieux les paramètres incertains. Ainsi, ils se focalisent sur le nombre de planètes habitables et le taux d’évolution d’une forme de vie primitive en être intelligent en prenant en compte l’évolution de l’étoile adjacente.
Un contact extraterrestre temporellement proche… ou véritablement lointain
En variant les caractéristiques de leur modélisation, les chercheurs ont recueilli plusieurs estimations. Dans un contexte optimiste, en supputant l’émergence d’une CETI à partir du quart de la vie de l’étoile et un taux de probabilité de planètes habitables à 0,1 %, 42 000 CETIs auraient été ou seraient disséminées à travers la Galaxie. Conséquemment, l’Homme n’aurait plus qu’à attendre deux mille ans avant de capter un message extraterrestre. Cependant, si on se place cette fois-ci dans un contexte moins prolifique en démarrant à 75 % de la vie d’une étoile pour l’apparition d’une CETI tout en diminuant le pourcentage de planètes habitables à 0,001 %, 111 CETIs pourraient avoir vu le jour. Cela repousse à 400 000 ans la date éventuelle d’une future communication avec des formes de vie avancées.
Cela fait déjà plus de soixante ans que les chercheurs se sont lancés dans la recherche de signaux extraterrestres. Néanmoins, à l’échelle cosmologique, cela ne représente qu’une fraction de seconde. Alors, patientons et continuons d’examiner les sons qui nous parviennent des quatre coins de l’Univers. Un jour viendra peut-être où tout cela portera ses fruits, mais encore faut-il que les astronomes puissent correctement identifier la provenance des ondes perçues sur Terre, ces bruits pouvant tout aussi bien émaner d’objets célestes, ce qui a toujours été le cas depuis le début du programme SETI. La communauté scientifique a d’ailleurs repensé l’échelle de Rio qui sert à évaluer la pertinence d’un éventuel signal extraterrestre.