Le « cannibalisme cosmique » est plus fréquent que nous le supposions !

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Les scientifiques savaient que les étoiles étaient broyées et avalées par des trous noirs supermassifs, mais ces derniers ignoraient que ces fameux trous noirs le faisaient une centaine de fois plus souvent que nous le pensions si l’on en croit une nouvelle étude.

Un tel événement se produisant tous les 10 000 à 100 000 ans pour chaque galaxie était supposé très rare par les chercheurs. En réalité, cela se produirait beaucoup plus fréquemment selon une nouvelle étude menée par une équipe de l’Université de Sheffield (Royaume-Uni) dont le compte rendu complet a été publié dans un communiqué officiel de l’établissement.

Chaque galaxie (la nôtre ne fait pas exception à la règle) comporte en son centre un trou noir supermassif. La gravité de cette formation est si forte que même la lumière ne peut y échapper. D’une masse représentant entre un million et un milliard de fois celle de notre soleil, de tels trous noirs sont généralement en sommeil et les étoiles tournent autour d’eux.

Cependant, dans le cas où l’orbite d’une étoile venait à changer, même légèrement, celle-ci pourrait s’approcher un peu trop près du trou noir supermassif. Ainsi, sous l’effet de son champ gravitationnel hors norme, l’étoile se déchiquette et la matière qui s’en échappe est irrémédiablement attirée vers le trou noir à une vitesse de plus en plus forte causant une immense chaleur ainsi qu’une lumière intense. Ce phénomène est appelé Tidal Disruption Event (TDE), signifiant « événement de rupture lié aux effets de marée ».

L’équipe dirigée par le Pr Clive Tadhunter a détecté un de ces flashs lumineux en provenance d’une étoile sur le point d’être anéantie, située au sein d’un échantillon d’une quinzaine de galaxies. Selon James Mullaney, un des auteurs de l’étude, « chacune de ces galaxies est en train de vivre une collision avec une galaxie voisine. »

Interrogé par l’AFP, l’intéressé poursuit : « Nos travaux ont permis de découvrir que lorsque deux galaxies entrent en collision, celle-ci accroît considérablement la fréquence des événements où les étoiles sont avalées par un trou noir supermassif. Nous pensons que la collision modifie l’orbite de l’étoile. »

Les chercheurs ont pris en compte les données transmises par le télescope spatial infrarouge Herschel de l’Agence spatiale européenne (ESA). Ils ont comparé les observations de la fameuse quinzaine de galaxies faites en 2005 et en 2015 et ont décelé un changement significatif en ce qui concerne l’une de ces galaxies située à environ 1,7 année-lumière de notre planète. Le Catalina Sky Survey situé en Arizona qui surveille la luminosité des objets célestes a ensuite pu confirmer qu’un Tidal Disruption Event s’était produit en 2010.

« Sur la base de nos résultats, nous nous attendons à ce que ce type d’événement TDE devienne commun lorsque notre galaxie, la Voie lactée, finira par fusionner avec la galaxie voisine d’Andromède dans environ 5 milliards d’années », indique Clive Tadhunter, le chef de l’étude.

À partir de ce moment-là, le trou noir présent dans la Voie lactée détruira une étoile tous les dix ou cent ans et s’il y a encore des humains sur la Terre, ceux-ci verront dans le ciel des éclats de lumière durant des mois ou des années en attendant le tour du soleil !

Sources : GEO – Sciences et Avenir