Une bactérie dangereuse prolifère dans certaines étendues d’eau en raison de la canicule

cyanobactéries
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En France, les baigneurs devront faire très attention dans les lacs, étangs et autres mares cet été. Comme les années précédentes, le développement de cyanobactéries pourrait en effet être important en raison des fortes chaleurs. Or, ces bactéries sont dangereuses pour la santé.

Attention aux cyanobactéries

En période de chaleur intense, les dangers sont nombreux : insolation, malaise, déshydratation, etc. Néanmoins, la canicule facilite aussi le développement d’organismes microscopiques dans les eaux stagnantes, superficielles, peu profondes et riches en nutriments, à savoir les lacs, les étangs et les mares. Comme l’indique l’Agence Régionale de Santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes dans un communiqué du 23 juin 2022, cela concerne plus particulièrement des bactéries photosynthétiques, les cyanobactéries.

En libérant des cyanotoxines, ces bactéries peuvent causer d’importants problèmes de santé chez les humains. Lorsque l’eau entre en contact avec la peau, cela peut occasionner des irritations et des rougeurs sur la peau, mais aussi le nez, la gorge, les yeux et les muqueuses. En cas d’ingestion de l’eau, les choses se compliquent. Des nausées, diarrhées, maux de ventre, vomissements, vertiges et céphalées peuvent en effet survenir.

Chez les animaux, la mort peut par ailleurs survenir. Ce n’est pas systématique, mais certains animaux (souvent des chiens) subissent une paralysie rapide des muscles et du système respiratoire après ingestion de l’eau. Avis aux pécheurs, les cyanotoxines peuvent aussi se retrouver dans la chair de certains poissons, mais également leur foie ainsi que leurs viscères.

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Quelques précautions à prendre

Chaque année, l’ARS contrôle la qualité des eaux de baignade déclarées, mais ce n’est pas toujours suffisant. Depuis le début de l’été, les autorités ont repéré des cas à différents endroits comme l’Alsace, les Ardennes, le Pays de la Loire ou encore le Tarn. Par exemple, à Montpellier, le fleuve Lez contient des niveaux élevés en cyanobactéries, si bien que les autorités y ont formellement  interdit la baignade et les activités nautiques, dont la pêche.

L’ARS prévient qu’en dehors des baignades déclarées et surveillées, il convient de prendre quelques précautions si la couleur de l’eau est douteuse ou si l’on y trouve des dépôts verdâtres. Il faut éviter d’entrer en contact avec les zones de dépôts et autres mousses, de se baigner (en cas d’interdiction) et d’avaler l’eau. Après la baignade, le mieux à faire est de prendre une douche et de bien nettoyer le matériel suite à une activité nautique.

En cas d’apparition de troubles de santé, l’ARS conseille de ne pas attendre pour consulter un professionnel de santé, voire un centre antipoison. Par ailleurs, si la présence de cyanobactéries est indiquée, évitez de laisser boire vos animaux. En cas d’intoxication, consultez un vétérinaire. Le signalement des cas de mortalité d’animaux sauvages est également judicieux. Enfin, les poissons pêchés doivent être systématiquement éviscérés et la consommation de petits poissons de type « friture » doit être évitée.