Des scientifiques repèrent un calmar à plus de 6 200 m de profondeur, un record

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Crédits : NOAA

Il y a quelques mois, alors qu’ils cherchaient l’épave d’un destroyer perdu de la Seconde Guerre mondiale dans la mer des Philippines, des scientifiques ont fait une rencontre étonnante : celle d’un calmar évoluant à plus de 6000 mètres sous la surface de l’eau. Jamais un animal de ce type n’avait été observé aussi profondément.

Une équipe d’explorateurs s’est récemment aventurée au large de l’île de Samar pour appréhender l’USS Johnston, un destroyer de la marine américaine coulé par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. L’équipage de Victor Vescovo, fondateur de la société Caladan Oceanic, avait alors pu analyser sa dépouille à plus de 6 400 mètres de profondeur. Dès lors, l’USS Johnston est devenu l’épave militaire la plus profonde jamais retrouvée. Toutefois, ce ne fut pas l’unique surprise de cette campagne.

Un jeune calmar à plus de 6 200 m

Quelques jours plus tôt, dans le cadre d’une autre plongée au cours de laquelle les chercheurs avaient manqué leur cible de peu, ces derniers ont en effet filmé la silhouette d’un calmar à long bras naviguant juste au-dessus du sol de la fosse des Philippines à une profondeur de 6 212 mètres. C’est une première.

Le détenteur du précédent record record était un autre calmar à long bras filmé à environ 4 700 mètres sous l’océan Pacifique. C’est Alan Jamieson, de l’Université d’Australie-Occidentale, qui a fait la découverte en analysant les images capturées par le submersible.

Le calmar observé dans ces images était visiblement un juvénile, d’après les chercheurs. Ces derniers estiment en effet que son manteau mesurait seulement dix centimètres de long, soit environ un tiers de la taille du plus grand spécimen connu. Ses longues extensions caractéristiques étaient également invisibles.

Cette découverte fascinante a également d’autres implications. Comme le souligne Bruce Robison, écologiste des grands fonds marins au Monterey Bay Aquarium Research Institute, les calmars sont des prédateurs supérieurs qui dépendent d’un réseau écologique complexe. Ainsi, identifier trouver un tel animal à ces profondeurs suggère que de nombreuses autres formes de vie doivent également s’y trouver pour soutenir sa présence.

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Crédits : Mike Vecchione

Les chercheurs ont également enregistré quatre « pieuvres dumbo » à peu près à la même profondeur. Ce n’est que la seconde fois que ces animaux sont observés si profondément. « Cette plongée nous a montré que plusieurs types de céphalopodes peuvent donc vivre au moins dans les parties supérieures de ces fosses océaniques très profondes« , souligne Mike Vecchione, zoologiste à la Smithsonian Institution.

Autre point important : si ces calmars fréquentent ces environnements très profonds à différents stades de leur vie, cela pourrait également les rendre vulnérables à certaines activités humaines, comme l’exploitation minière des fonds marins.