Selon les rapports d’accidents déposés auprès du Département des véhicules automobiles de la Californie (DMV), des Chevrolet Bolt autonomes ont été attaquées par des humains. Elles ont été frappées à l’aide de divers objets, subissant des dommages mineurs. Mais pourquoi ?
Le quotidien Los Angeles Times rapporte qu’à San Francisco, un piéton fâché s’en est pris à une Bolt autonome immobilisée au feu rouge d’une intersection, et laissant passer les piétons. La voiture était en monde « autonome », mais un automobiliste était à l’intérieur, comme l’exige la loi de l’État. Le piéton enragé aurait alors couru dans la rue « en  criant ». Il aurait ensuite frappé « le côté gauche du pare-chocs arrière de la voiture et son hayon avec tout son corps », endommageant le feu arrière gauche de la Chevrolet. Un autre accident impliquait un opérateur conduisant une Bolt – dont la conduite autonome avait été désactivée – immobilisée derrière un taxi. Le chauffeur du taxi serait alors sorti de son véhicule pour frapper la vitre du côté passager.
Le Los Angeles Times a pu ainsi consulter six procès-verbaux de ce type depuis le début de l’année. Il signale par ailleurs que des six accidents signalés, trois impliquaient des voitures autonomes conduites par des humains et trois par le système de conduite autonome. L’an dernier, 27 incidents de ce genre ont été signalés en Californie. Les voitures sans conducteur ne sont pourtant pas un spectacle inhabituel dans cet État américain. Ce dernier permet déjà aux constructeurs automobiles de tester leurs véhicules autonomes avec des conducteurs humains à l’intérieur. Mais alors, comment savons-nous que les humains attaquaient ici les voitures parce qu’elles étaient autonomes, et non pas parce que le conducteur conduisait mal ?
La vérité est que l’on ne peut pas le savoir – du moins pour l’instant. Mais il se trouve que d’autres robots autonomes sont également dans le collimateur. Les responsables d’un refuge pour animaux de San Francisco ont récemment fait face à ce type de réaction quand ils ont commencé à utiliser un robot de sécurité pour patrouiller. « Des habitants en colère ont vandalisé le robot, l’ont renversé et ont versé de la sauce barbecue sur ses capteurs », a déclaré la présidente de l’abri, Jennifer Scarlett, au San Francisco Business Times.
Cela pourrait être un signe de l’attitude du public envers l’automatisation en général. L’idée de technologies automatisées prenant en charge des emplois humains en masse est inquiétante, ce qui pourrait expliquer l’attaque du chauffeur de taxi, par exemple. Après tout, les chauffeurs de taxi sont parmi ceux qui risquent d’être remplacés par ces machines intelligentes. Dès le 2 avril prochain d’ailleurs, des taxis sans personne derrière le volant circuleront dans les rues de Californie.
Le public semble donc – pour le moment – quelque peu réfractaire à cette automatisation, parce qu’il se sent menacé. L’intention est pourtant bonne. Le but du robot de sécurité était de décourager le crime et de rendre le lieu de travail plus sécurisé pour le personnel du refuge. Pendant ce temps, les voitures autonomes pourraient rendre les routes beaucoup plus sûres en supprimant la cause numéro un des accidents de la route : l’erreur humaine.
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