Souvent fantasmé, jamais visité, que trouve-t-on réellement dans le « darknet », aussi appelé « darkweb », cette partie du web inaccessible via les moteurs de recherche et les logiciels habituels ? Si l’on imagine une grande part d’activités criminelles, le darknet c’est aussi et surtout un grand n’importe quoi.
L’ensemble du web tel qu’on le connaît, accessible généralement par les moteurs de recherche, ne représente qu’une pointe d’un iceberg très profond. Ensuite, on trouve le Web profond, ou « deepweb », jamais indexé et qui échappe à la plupart des internautes. Plus profond encore, on trouve ce qu’on appelle le darknet, où les échanges sont rendus anonymes par des réseaux complexes et superposés.
Le darknet, on l’imagine comme terrain de jeu criminel, où hackers mal intentionnés, tueurs à gages, pédophiles ou encore narcotrafiquants font leur business en toute tranquillité. C’est vrai, mais pas que. En effet, le darknet est également très utile aux activistes, lanceurs d’alertes ou tout simplement citoyens peu enclins à laisser filer leurs données personnelles et privées. Mais puisque le darknet est si grand, qu’y trouve-t-on d’autre ? Le site Gizmodo s’y est rendu et a découvert une autre réalité, une sorte de web de la fin des années 90 composé de sites non finis.
« Un simple mot sur une page blanche, décrit le journaliste de Gizmodo. Un GIF stupide avec du son qui passe en boucle, cette mode agaçante qui a quasiment disparue avec MySpace » ajoute-t-il. À cela il faut ajouter un chargement des pages consultées parfois très long, les informations devant passer par un certain nombre de « noeuds » pour ne pas laisser de traces. « Pour la plupart, les pages ne sont pas finies, abandonnées, sans aucun sens, avec simplement un seul mot ou un GIF, écrit Gizmodo qui pointe aussi l’absence de « net art ». Il y a encore une chance pour que le darknet devienne un paradis pour les nouvelles formes d’expérimentation et de net art, mais pour l’instant il y a surtout beaucoup de détritus.«