Avouez que l’on s’est tous posé la question au moins une fois dans sa vie. Certains ont déjà goûté à la chair humaine, mais la plupart sont aujourd’hui morts ou croupissent en prison. Que reste-t-il de leurs témoignages ?
On se souvient de Luka Rocco Magnotta, le canadien qui avait tué et dépecé son colocataire chinois en 2012. La police n’en a jamais été certaine, mais elle soupçonnait ce fou d’avoir mangé quelques morceaux de sa victime.
D’autres assassins cannibales ayant fait la une des journaux (comme le tueur en série Karl Denke ou le meurtrier allemand Armin Meiwes) nous ont livré leurs témoignages quant au goût de la viande humaine. Ce dernier, condamné à perpétuité, avait confié dans une interview en 2007 comment il avait préparé son steak d’ingénieur. Il l’avait trouvé un peu dur et d’après lui, la viande “avait un goût de porc, en un peu plus amer, plus fort”. Mais de la part de fous, mieux vaut s’abstenir de porter tout jugement objectif.
En décembre 2011, une expérience surprenante avait fait polémique. Deux animateurs néerlandais s’étaient fait prélever un morceau de chair (de la fesse pour l’un, de l’abdomen pour l’autre) et se les étaient offerts pour les cuire et les manger (à noter que le cannibalisme n’est pas illégal aux Pays-Bas). Cependant, les animateurs n’ont rien relevé de particulier dans le goût de la viande qu’ils ont ingérée.
Un goût de porc, de veau ou rien de tout cela ?
Finalement, le témoignage le plus crédible que l’on ait aujourd’hui remonte à celui de l’aventurier et journaliste William Buehler Seabrook. Dans son livre Jungle Ways écrit en 1931, il décrit le goût de la viande humaine crue comme ressemblant à celle du bœuf, mais en un peu moins rouge et avec un gras jaune clair. Grillée, la viande tourne au gris, comme l’agneau ou le veau, et son odeur rappelle celle du bœuf cuit. Celui-ci écrit :
« C’était si proche d’une bonne pièce de veau à pleine maturité qu’à mon sens, aucune personne dotée d’un palais ordinaire et d’une sensibilité normale n’aurait pu faire la différence. »
Somme toute, pourquoi se poser une telle question ? Le steak de bœuf a-t-il lui même un comparatif valable ? Certains penseront au cheval, alors que les puristes clameront qu’il n’a pas son égal. Alors ne peut-on pas se dire tout simplement que la viande humaine a le goût…de la viande humaine ?
Source : Le Monde ; Slate