Buvez de la bière, tant que vous le pouvez encore !

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Crédits : MaxPixel

La production d’orge devrait être affectée par la multiplication des sécheresses inhérentes au réchauffement de la planète, préviennent des chercheurs. Le prix de la bière pourrait alors augmenter de plus en plus, la transformant peu à peu en un véritable produit de luxe.

C’est ce qu’on appelle des dommages collatéraux. La multiplication et l’intensité des vagues de chaleur et des sécheresses devraient en effet impacter la production d’orge à mesure que les années passent. Et qui dit orge, dit forcément bière. La boisson, à l’instar du chocolat ou du café, pourrait elle aussi être victime du dérèglement climatique. Elle deviendrait alors plus rare, et donc plus chère, révèle ce lundi une étude publiée dans Nature Plants. L’élevage intensif est également concerné : rappelons que 80 % de l’orge produite dans le monde est cultivée pour nourrir les animaux destinés à l’abattoir.

« Une baisse de la production mondiale d’orge c’est une baisse encore plus grande de la production d’orge consacrée à la bière, explique Dabo Guan, de l’Université d’East Anglia au Royaume-Uni. Les cultures de haute qualité [destinées à produire de la bière] étant encore plus sensibles ». Selon l’étude, les rendements futurs en orge pourraient baisser de 3 à 17 % dans le monde d’ici à 2099, en raison des sécheresses plus nombreuses et prononcées. « Et plus nous aurons de réchauffement climatique, plus ces années extrêmes seront souvent recensées », poursuit Steven Davis, de l’Université de Californie à Irvine (États-Unis) et principal auteur de l’étude.

Quatre modèles climatiques différents ont ici été examinés. Le plus extrême proposait que le monde se réchauffe de 2 °C. Le plus optimiste suggérait que l’Homme, par des mesures drastiques, réussissait le challenge de maintenir ce réchauffement en dessous de la barre des 2 °C. Mais qu’il s’agisse de l’un ou l’autre, l’orge est impactée. Notons également que cette baisse de rendement susmentionnée concerne ici le scénario le plus optimiste. Les 34 régions du monde productrices seront concernées (les pays importateurs également).

Vous l’aurez compris, si la tendance actuelle se poursuit, il y a donc de grandes chances que la bière, tout comme le chocolat ou le café, devienne un produit de « luxe » à mesure que le temps se réchauffe et se détraque. Les futures cultures viables seraient à coup sûr consacrées à l’industrie alimentaire.

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