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Le business des études « scientifiques » sponsorisées, l’exemple (raté) du beurre

Crédits : ponce_photography / Pixabay

Nombreuses sont les études sur certains aliments qui sont financées par leur industrie propre à des fins marketing pour valoriser l’aliment. Fait rare, une étude financée par l’industrie du beurre visant à le valoriser révèle, malgré tout, que celui-ci est mauvais pour la santé. Raté.

Dans l’American Journal of Clinical Nutrition, une étude concernant le beurre est publiée, concluant que sa consommation, aussi faible soit-elle, entraîne une hausse du cholestérol bien plus importante qu’avec des alternatives comme l’huile d’olive. Pourtant, c’est la Fondation danoise de recherche pour l’exploitation laitière qui a commandé et financé cette étude, avec un objectif de revalorisation de cet aliment.

Pour Marion Nestle, professeure au département de nutrition, études alimentaires et santé publique de l’Université de New York, ce cas est tout à fait inhabituel : « C’est très rare qu’une étude financée par une industrie tire des conclusions qui vont à l’encontre des intérêts de cette industrie. » Un cas qui pointe du doigt les nombreuses études « scientifiques » sponsorisées, qui n’ont qu’un objectif marketing.

La professeure est l’auteure d’un blog, Food Politics, dans lequel elle répertorie toutes les fausses études qui visent à valoriser un produit plutôt qu’à apporter une vérité. Ainsi, depuis mars 2015, 37 études y sont listées. L’obligation de transparence sur le mandataire d’une étude nous permet désormais d’y voir plus clair.

En effet, depuis 2000, le nom des sponsors des études est obligatoire. « La première chose que vous devez faire quand vous lisez une étude est de regarder qui l’a financée », conseille Marion Nestle. « C’est très parlant » poursuit celle qui prépare actuellement un livre sur l’industrie du soda, où elle démontre que 90 % des études sur le soda qui ont été mandatées par des industriels concluent qu’il n’est pas mauvais pour la santé. En consultant le même type d’études, non sponsorisées par ces industriels du soda, bizarrement, 90 % affirment le contraire.

« Le but de bon nombre de ces études est de montrer qu’un aliment est un super-aliment à des fins marketings. […] Cela ressemble à de la science, mais ça ne l’est pas. C’est du business avant tout » conclut Marion Nestle.

Source : Smh

– Crédits photo : Lionel Allorge

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Rédigé par David Louvet-Rossi