Cet étonnant building de Manhattan cacherait en réalité une antenne secrète de la NSA

Crédits : Flickr / Dave Winer

En plein cœur de Manhattan, un building se démarque des autres. Il s’agit du « The Long Lines Building », un bâtiment brut sans fenêtres, jamais éclairé la nuit et connu pour être une antenne d’AT&T, opérateur téléphonique et fournisseur d’accès à Internet aux USA. Mais selon les informations de The Intercept, ce bâtiment aurait une tout autre fonction.

Nous sommes en 1969 et un projet voit le jour à New York, aux États-Unis, avec le nom de code : « Projet X ». Il s’agit là de construire un gratte-ciel massif en plein cœur de Manhattan, capable de résister à une explosion atomique. Un building de 29 étages et trois niveaux de sous-sol, lequel ne dispose d’aucune fenêtre, autoalimentée en électricité et qui embarque des espaces de stockage d’eau et de nourriture pour 1 500 personnes. En 1974, la construction du « The Long Lines Building » était achevée.

L’objectif annoncé de ce building était alors d’abriter l’un des plus importants centres de télécommunications des États-Unis, exploité par AT&T, l’un des plus grands opérateurs téléphoniques et fournisseurs d’accès internet américains. Seulement, une enquête de The Intercept indique que le gratte-ciel est plus qu’un simple centre névralgique pour les appels téléphoniques longue distance. Il semble également être l’un des sites les plus importants de surveillance de l’Agence nationale de sécurité sur le sol américain, la NSA.

Credits: Flickr Jeff Hitchcock

En s’appuyant sur des données notamment fournies par Edward Snowden, lanceur d’alerte et ancien employé de la NSA, le site d’investigation nous apprend que ce gratte-ciel brutaliste a comme réelle fonction le filtrage des communications vers l’international et la participation à des opérations de surveillance visant, par exemple, des pays alliés comme la France ou l’Allemagne, mais aussi des organisations internationales comme le Fonds monétaire international ou les Nations unies.

Dans les documents que s’est procuré le site The Intercept, on apprend que le gratte-ciel y est désigné avec le nom de code « Titanpointe », très souvent mentionné avec un autre nom de code, celui de « Lithium » qui lui désigne l’opérateur AT&T. S’il n’est pas nouveau d’apprendre une collaboration entre l’opérateur et la NSA, ces documents fournissent de nouvelles informations sur le sujet. « Ceci est une preuve de plus que nos fournisseurs de services de communications sont devenus, que ce soit volontairement ou involontairement, un bras de l’État de surveillance » a commenté Elizabeth Goitein, codirectrice du programme de sécurité nationale et de liberté au sein du Brennan Center for Justice.