Malgré différentes mesures, le braconnage ne faiblit pas en Afrique du Sud où les rhinocéros sont massacrés pour leur cornes. Alors, une solution radicale est adoptée, les déplacer jusqu’en Australie afin de parvenir à obtenir un élevage capable de se reproduire paisiblement.
Extrêmement coûteuse, mais nécessaire. La solution apportée au fléau du braconnage de rhinocéros en Afrique du Sud va contraindre les autorités à déplacer ces animaux jusqu’en Australie, où ils pourront retrouver la paix sans craindre que l’on ne vienne s’en prendre à leurs cornes. À l’origine de ce projet, Ray Dearlove, un Sud-Africain de 68 ans installé en Australie et co-fondateur du « Projet rhinocéros en Australie », qui déclare : « Nous comptons déplacer 80 rhinocéros sur une période de quatre ans. Nous pensons que cela va permettre d’obtenir un élevage qui pourra se reproduire« .
C’est donc à 11 000 kilomètres de leur terre que seront déplacés les rhinocéros, à commencer par six d’entre eux, pour un premier voyage qui conditionnera les suivants. Déplacer un rhinocéros vers l’Australie coûte 60 000 dollars australiens (39 000 euros) et le projet est uniquement financé par des dons de particuliers ou d’entreprises privées. « Il faut que cette première se passe bien. C’est compliqué et cher » annonce Ray Dearlove. Si ce premier transit se passe bien, l’homme espère accélérer le mouvement pour s’assurer le plus rapidement possible que les 80 rhinos soient en sécurité.
Une part de 80% de la population mondiale de rhinocéros vit en Afrique du Sud, notamment dans le fameux Parc Kruger. Une population décimée, cible des braconniers pour leurs cornes, essentiellement composées de kératine, dont la poudre qui en est issue connaît un franc succès en Asie, où on lui prête des vertus thérapeutiques qui n’ont jamais été confirmées scientifiquement. Selon l’Union internationale pour la protection de la nature (IUCN), 1 338 rhinocéros ont été tués en 2015, un record.
Pour mener à bien ce grand déplacement, deux contraintes majeures ont été imposées à Ray Dearlove. Ils devront en effet être mis en quarantaine pendant les deux mois avant leur départ, et une seconde fois à leur arrivée en Australie, dans un zoo, avant d’être transférés dans un parc.
L’Australie n’est pas le seul pays à accueillir les rhinocéros d’Afrique du Sud. « Nous avons déjà commencé le déplacement d’animaux. Plus de 100 rhinocéros en moins d’un an et demi ont été emmenés dans des parcs nationaux ou des réserves privées au Botswana » déclare la ministre sud-africaine de l’Environnement, Edna Molewa. Les autorités du Botswana « ont une stratégie anti-braconnage organisée et très dure. Les forces de défense anti-braconnage ont le feu vert pour abattre les braconniers armés qu’ils rencontrent dans les parcs« , estime Les Carlisle, le directeur du projet de l’ONG « Rhinocéros Sans Frontières ».
Source : AFP