Quand des scientifiques apprennent à des bourdons à placer une boule dans un trou, puis à transmettre ce savoir

Crédits : Capture vidéo / Youtube / SciNews

Une équipe de scientifiques britanniques est parvenue à apprendre à des bourdons à placer une boule dans un trou au centre d’une zone délimitée et à démontrer leur capacité à transmettre ce savoir à leurs congénères.

Si l’on connaît déjà quelques animaux qu’il est possible de dresser comme le chien, le dauphin, le corbeau ou encore le chimpanzé, une idée reçue veut qu’il ne soit pas possible de faire de même avec les êtres dotés d’un tout petit cerveau. Une équipe scientifique britannique brise cette idée reçue avec le bourdon.

« Notre étude met le dernier clou au cercueil de l’idée que les petits cerveaux contraignent les insectes à avoir une souplesse de comportement limitée et seulement des capacités d’apprentissage simples », explique Clint Perry, le professeur à la Queen Mary University of London (QMUL) qui était en charge de l’étude publiée dans la revue Nature.

Dans cette dernière, il s’agissait de former des bourdons pour qu’ils placent une boule dans un trou au centre d’une zone délimitée pour obtenir une récompense sucrée. Le but ici n’était pas de tester les capacités cognitives du bourdon, cela a déjà été démontré dans un comportement naturel. Il s’agissait ici d’étudier la possibilité de leur enseigner comment faire quelque chose en dehors de leur zone de confort. « Nous voulions explorer les limites cognitives des bourdons en testant s’ils pouvaient utiliser un objet non naturel dans une tâche probablement jamais rencontrée avant par n’importe quel individu dans l’histoire évolutive des abeilles », ajoute Clint Perry.

Pour cela, les bourdons ont été formés de quatre manières différentes. Ils ont observé un bourdon préalablement formé déplacer la balle, ils ont regardé une balle contrôlée par un humain avec une tige surmontée d’un faux derrière de bourdon ou une balle dirigée par un aimant sous la surface du banc d’essai ou ils ont tout simplement trouvé la balle dans le trou dès le début. À chaque fois, un humain ouvrait une trappe sous le trou pour leur donner accès à une solution de saccarose une fois que la balle était en place.

Les bourdons qui ont le mieux réussi étaient ceux qui ont regardé d’autres bourdons compléter la tâche. Mieux, les nouveaux participants ont même pu améliorer le comportement de leurs prédécesseurs en exerçant moins d’efforts pour parvenir à obtenir leur récompense. Dans un autre test, ils ont été en mesure d’adopter le comportement des bourdons entraîneurs même lorsque la couleur de la balle a changé.

« Les bourdons ont résolu la tâche d’une manière différente de ce qui a été démontré, ce qui suggère que les bourdons observateurs n’ont pas simplement copié ce qu’ils ont vu, mais l’ont amélioré. Cela démontre d’une quantité impressionnante de flexibilité cognitive, en particulier pour un insecte », explique Olli J. Loukola, coauteur de l’étude.