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Crédits : Franky_Pictures / iStock

Botswana : une hécatombe d’éléphants en lien avec le réchauffement climatique

Selon une étude menée par des chercheurs britanniques, la crise climatique pourrait favoriser les empoisonnements de la faune à l’échelle mondiale. Les auteurs de l’étude ont en effet mis au jour les causes d’une hécatombe d’éléphants au Botswana en 2020.

Des éléphants morts à cause d’une eau contaminée aux cyanobactéries

En mai 2020, le nord du Botswana a connu une véritable catastrophe avec la mort de plus de 350 éléphants. Or, pas moins de 70 % des carcasses avaient été retrouvées autour de points d’eau. Jusqu’à aujourd’hui, la cause de ce phénomène demeurait un mystère, mais une étude récente semble avoir apporté une réponse satisfaisante. Ces recherches pilotées par le King’s College London (Royaume-Uni) feront l’objet d’une publication dans la revue Science of The Total Environment (vol. 957) le 20 décembre 2024.

Les scientifiques ont utilisé des images satellites afin d’analyser la répartition des cadavres d’éléphants à proximité des points d’eau. Les résultats ont permis de comprendre que certains des points d’eau en question, qui ont subi une prolifération importante de cyanobactéries en 2020, étaient concernés par des concentrations très élevées de cadavres.

« Il est possible que d’autres animaux soient morts après avoir bu dans les points d’eau, mais les corps n’ont peut-être pas été repérés lors des relevés aériens et les carcasses plus petites avaient peut-être déjà été prises par des prédateurs », a déclaré le géographe Davide Lomeo, principal auteur de l’étude.

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Crédits : Lomeo et coll., Science of The Total Environment, 2024

La nécessité d’élargir la surveillance de l’eau

Selon les chercheurs britanniques, cette découverte confirme une tendance mondiale très préoccupante qui induit des maladies soudaines chez les animaux sauvages. Toujours en 2020, pas moins de 35 éléphants ont également trouvé la mort au Zimbabwe sous l’effet d’une bactérie qui avait proliféré suite à des épisodes de sécheresse. En 2015, cette fois au Kazakhstan, un total d’environ 200 000 antilopes saïgas avaient perdu la vie après une septicémie hémorragique, un phénomène également en lien avec le réchauffement climatique.

Selon les auteurs, l’Afrique australe devrait devenir plus sèche et plus chaude en raison du réchauffement climatique. Ainsi, les points d’eau de cette région seront probablement plus secs pendant un laps de temps plus important dans l’année. Il est ici donc ici question d’effets néfastes sur la quantité et la qualité de l’eau et évidemment de graves répercussions sur les animaux sauvages.

En conséquence, les chercheurs conseillent d’établir une surveillance complète de la qualité de l’eau dans tous les pays. De plus, cette étude montre l’efficacité de la détection par satellite pour identifier diverses sources de contamination. Ainsi, il serait intéressant d’élargir les applications d’observation de la Terre afin de permettre une intervention rapide lorsqu’apparaissent des menaces environnementales.

Yohan Demeure, expert géographe

Rédigé par Yohan Demeure, expert géographe

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.