Le botox altère l’activité du cerveau en lien avec les émotions

injection botox
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Selon une étude récente, les injections de toxine botulique engendrent une paralysie temporaire empêchant la « rétroaction faciale ». Autrement dit, le botox altère la capacité des patients à produire des émotions, mais également à les interpréter.

Un type d’intervention en forte augmentation

Rappelons tout d’abord que la toxine botulique (botox) est une solution injectable permettant de réduire (ou supprimer) les rides et les ridules. Généralement, les interventions concernent les rides du front, les rides intersourcilières ou encore les pattes d’oie. En 2020, une étude laissait aussi penser que le botox pouvait avoir des effets antidépresseurs.

Dans un rapport de l’American Society of Plastic Surgeons, les auteurs avaient souligné une énorme augmentation des injections de toxine botulique aux États-Unis durant ces deux dernières décennies. Plus de 4,4 millions d’injections ont en effet été pratiquées en 2020, soit une augmentation de 459 % par rapport à l’an 2000.

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Le botox impacte le cerveau

Alors que ce type d’intervention a de plus en plus de succès, des neurologues de l’Université de Californie à Irvine (États-Unis) ont réalisé une étude publiée dans la revue Scientific Reports le 27 février 2023. Selon les chercheurs, la paralysie temporaire des muscles faciaux découlant des injections de botox peut altérer la capacité des patients à interpréter les émotions de leurs interlocuteurs.

Les scientifiques ont expliqué avoir pratiqué des IRM sur une dizaine de femmes dont l’âge se situait entre 33 et 40 ans. Cet examen a eu lieu juste avant une injection de botox, puis une seconde fois plusieurs semaines après l’intervention. L’objectif était de comparer la réaction du cerveau des volontaires avec et sans botox face à des images montrant des émotions. Les images dont il est ici question étaient des photos de visages joyeux, en colère ou neutres que les participantes devaient interpréter.

Une altération de la neurochimie

Sur la base de leurs résultats, les scientifiques ont affirmé que l’activité de l’amygdale, la zone du cerveau en lien avec les émotions, avait subi une altération. Il en va de même pour le gyrus fusiforme, une autre zone entrant dans la capacité à reconnaître les visages. Les chercheurs ont également souligné une impossibilité d’imiter les émotions (rétroaction faciale). En effet, le visage reste figé face à une émotion, signifiant une altération de la neurochimie. Ainsi, les injections de toxine botulique feraient perdre aux patients leur capacité à interpréter et reproduire des émotions.

Cette étude américaine fait partie d’une série de recherches dont l’objectif est de comprendre l’impact du botox sur les plans émotionnel et physique. Or, il faut tout de même savoir que cette substance n’est pas seulement utilisée en chirurgie esthétique, mais également dans le traitement de différents maux tels que le strabisme, la transpiration excessive, les migraines ou encore la dépression grâce à sa capacité à contrôler les mouvements des muscles faciaux.