Blue Origin a récemment présenté une maquette grandeur nature de son atterrisseur lunaire Blue Moon depuis son usine de fabrication de moteurs à Huntsville, en Alabama. La structure pourra transporter jusqu’à trois tonnes de marchandises sur la surface lunaire. Ce prototype sera conçu pour tester les technologies qui serviront la version avec équipage développée dans le cadre du programme Artemis de la NASA.
Un premier atterrisseur cargo
Il y a bientôt trois ans, la NASA avait choisi SpaceX comme unique prestataire pour déposer les premiers astronautes sur la Lune depuis la fin de l’ère Apollo en 1972. Sous la pression du Congrès, l’agence spatiale avait finalement annoncé un nouveau contrat prévoyant la signature d’un second prestataire pour fournir un atterrisseur lunaire privé.
Si SpaceX est assuré de prendre en charge les missions Artemis 3 et 4, cette seconde entreprise pourrait assurer les suivantes. Après un appel aux propositions, c’est finalement Blue Origin, une société fondée par Jeff Bezos, qui a remporté la mise il y a quelques mois.
Depuis, Blue Origin n’avait pas divulgué de détails sur son atterrisseur, d’où l’intérêt de cette récente présentation.
Le premier vol de cette maquette, baptisée Blue Moon Mark 1, visera à tester les systèmes critiques, dont le moteur BE-7 de la société, les systèmes de propulsion, l’avionique, les communications continues et la précision d’atterrissage.
Ouvrir la voie aux missions habitées
Blue Origin a déclaré que les futurs atterrisseurs Mark 1 (MK1) seront également disponibles pour transporter des charges utiles pour des clients autres que la NASA. MK1 sera capable de livrer trois tonnes métriques à n’importe quel endroit de la surface de la Lune. Cette capacité le rend idéal pour une variété de charges utiles logistiques, d’infrastructures et scientifiques.
En outre, ces premières missions de MK1 ouvriront la voie à l’atterrisseur MK2 qui sera chargé de déposer des humains sur la Lune dans le cadre de la mission Artemis 5, probablement au début de la prochaine décennie. Il pourra transporter quatre astronautes sur la Lune à la fois pendant trente jours maximum.
Tous ces atterrisseurs seront intégrés dans le carénage de sept mètres de la fusée New Glenn de Blue Origin qui n’a toujours pas effectué le moindre vol.
Notez enfin que Blue Origin n’est pas seule. La société dirige en effet un consortium impliquant les entreprises Lockheed Martin, Draper, Boeing, Astrobotic et Honeybee Robotics.
Dans cette configuration, Blue Origin se focalisera donc sur le développement de l’atterrisseur, tandis qu’Astrobotic doit fournir un système d’hébergement de fret à utiliser pour de grosses charges utiles telles que des habitats de surface ou des rovers lunaires. Boeing doit fournir de son côté un système d’amarrage et Draper la technologie de guidage, de navigation et de contrôle. Enfin, Honeybee Robotics sera responsable de la fourniture des systèmes de livraison de marchandises.