Jeff Bezos n’est visiblement pas prêt à « lâcher l’affaire » concernant le contrat d’atterrissage lunaire habité proposé par la NASA. Blue Origin vient en effet de publier une infographie soulignant « l’extrême complexité » d’une mission impliquant le Starship de SpaceX. Une manoeuvre désespérée… et désespérante ?
Vous le savez, la NASA a jeté son dévolu sur SpaceX pour transformer son futur vaisseau interplanétaire Starship en atterrisseur pour le programme Artemis, qui vise à renvoyer les premiers humains sur la Lune depuis le programme Apollo. Or, c’est une décision que Blue Origin, qui concourrait également pour ce contrat, n’avait pas été acceptée, arguant que l’agence américaine aurait dû attribuer au moins deux contrats pour maintenir le principe de concurrence comme elle l’avait « promis ».
En ce sens, Blue Origin a rapidement déposé une protestation auprès du US Government Accountability Office (GAO) des États-Unis qui vient de rejeter la plainte.
La pilule ne passe pas
Toutefois, Jeff Bezos n’est visiblement pas prêt à lâcher ce contrat. Il y a quelques jours, le fondateur de Blue Origin avait en effet déjà souligné que son entreprise pourrait abandonner plus de deux milliards de dollars de financements si la NASA lui attribuait un contrat de système d’atterrissage lunaire habité.
Plus récemment, la société a également publié une infographie partagée sur Twitter par Adrian Beil, de NasaSpaceFlight. D’après ce graphique, l’approche proposée par SpaceX serait « extrêmement complexe et à haut risque« , tandis que celle proposée par Blue Origin apparaît comme « sûre, à faible risque et rapide« .
Une manœuvre embarrassante ?
Sur cette infographie, Blue Origin affirme que SpaceX devra effectuer dix lancements de Starship remplis de carburant pour permettre à un seul vaisseau de se rendre sur la Lune. Naturellement, le ravitaillement orbital a toujours fait partie des plans de SpaceX, mais la société n’a pas encore communiqué sur le nombre de manœuvres nécessaires pour une telle mission habitée. Pour l’heure, on ignore donc d’où sortent ces chiffres.
Vous l’avez compris, Blue Origin a vraiment beaucoup de mal à accepter la défaite, au point de tenter ce type de manoeuvre. « La majorité des employés de Blue Origin que j’ai rencontrés sont des personnes brillantes, sympathiques et travailleuses qui ont rejoint l’entreprise parce qu’elles croyaient en leur mission », écrit dans un tweet Eric Berger, spécialiste de l’espace chez Ars Technica. « Elles respectent également ce que fait SpaceX et trouvent probablement ce genre de chose embarrassant« .
Pendant ce temps, à Starbase, tout le monde est sur le pont avec les préparatifs du Booster Super Heavy 4 et du Starship SN20, avant la réunion du duo sur le site de lancement. Les deux structures subiront bientôt une série de tests au sol avant d’envisager un premier vol orbital dans quelques semaines.