Blue Origin et son nouveau projet pour concurrencer SpaceX

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Crédits : Blue Origin

La société Blue Origin, fondée par Jeff Bezos, se pencherait actuellement sur le développement d’un second étage de fusée New Glenn réutilisable et en acier inoxydable, une approche adoptée par SpaceX depuis plusieurs années. Le but : réduire les coûts d’accès à l’espace.

La société Blue Origin s’est récemment illustrée avec le premier lancement habité de son lanceur New Shepard, mais cette fusée ne sera pas le seul cheval de bataille de la société. Depuis plusieurs années, l’entreprise développe en effet une fusée de 95 mètres de haut baptisée New Glenn, censée proposer une capacité de levage allant jusqu’à quatorze tonnes en orbite géostationnaire et jusqu’à cinquante tonnes en orbite terrestre basse.

Jusqu’à présent, il était question que seul le premier étage de ce lanceur soit réutilisable. Comme SpaceX, Blue Origin vise à le poser en mer à la verticale sur une barge dédiée. Toutefois, et alors même que le New Glenn n’a encore effectué aucun vol, il semblerait que Blue Origin ait pris la gomme dans le but de retravailler certains points. Et là encore, il serait question de s’appuyer sur l’expertise et l’expérience de SpaceX.

Selon Ars Technica, qui s’appuie sur les dires de trois sources, Blue Origin aurait en effet commencé à travailler sur un projet de développement d’un étage supérieur entièrement réutilisable pour son lanceur New Glenn, qui pourrait potentiellement utiliser des réservoirs de propergol en acier inoxydable.

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Illustration d’artiste du New Glenn, le futur lanceur lourd de Blue Origin. Crédits : Blue Origin

Un choix audacieux

SpaceX avait officiellement renoncé à une conception en fibre de carbone pour son combo Starship/Super Heavy en 2019 pour finalement utiliser un « simple » alliage spécial à base d’acier inoxydable.

Naturellement, il n’avait pas été simple de convaincre les ingénieurs de SpaceX, dans la mesure où l’acier inoxydable est beaucoup plus lourd que la fibre de carbone. Toutefois, Elon Musk avait finalement avancé plusieurs arguments convaincants : le coût du matériau au kilo (135 dollars le Kg, contre 3 dollars pour l’acier), la facilité d’emploi (montage plus rapide) et ses propriétés mécaniques grâce à sa teneur élevée en chrome-nickel.

Si à l’annonce de ce revirement beaucoup étaient sceptiques, il semblerait que SpaceX en ait depuis convaincu certains, dont Jeff Bezos, qui vient de mettre en place ce fameux projet Jarvis. Son objectif principal sera donc de réduire le coût global de lancement de la fusée New Glenn en proposant un second étage en acier inoxydable. Les premiers tests en réservoir pourraient commencer dès cet automne au Texas.

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Le prototype Starship SN12 de SpaceX en vol d’essai. Crédits : Trevor Mahlmann

S’il s’avère que Blue Origin propose effectivement un second étage réutilisable, Bezos imiterait donc au passage le plan ambitieux de Musk visant à faire atterrir et réutiliser à la fois le booster Super Heavy et le Starship. Pour l’heure, le plan de l’entreprise est de lancer New Glenn initialement avec un deuxième étage consommable avant de passer potentiellement à l’étage supérieur entièrement réutilisable au milieu des années 2020.