Le lancement tant attendu de la fusée New Glenn, développée par Blue Origin, a été retardé une nouvelle fois ce lundi 13 janvier 2025. Prévu initialement pour une fenêtre de trois heures à partir de 1 heure du matin (heure de l’Est), le vol a dû être annulé en raison d’un problème technique avec un sous-système du véhicule. Bien que ce retard ne soit pas surprenant pour certains, il soulève des questions sur les défis qui entourent le programme spatial ambitieux de Jeff Bezos.
Une première tentative avortée, mais une fenêtre étendue
La mission NG-1, qui devait marquer le premier lancement de la fusée New Glenn, a été annulée à 3h10 EST (09h10 heure de Paris) après plusieurs tentatives de retard. Blue Origin a justifié cette annulation par un problème avec un sous-système du véhicule qui empêchait de respecter la fenêtre de lancement. Le message de l’entreprise, publié via son compte sur la plateforme X, n’a pas précisé la nature du problème. Ce retard n’est pas une première pour la fusée New Glenn. Avant cette tentative, Blue Origin avait déjà reporté l’événement, initialement prévu pour le 10 janvier 2025, en raison des mauvaises conditions météorologiques sur la mer Atlantique.
Ce report de dernière minute a contraint Blue Origin à repousser son objectif de lancement jusqu’au 16 janvier, une fenêtre qui offre à l’entreprise encore quelques jours pour résoudre les problèmes techniques. Les équipes de Blue Origin continuent d’examiner les causes du retard et de planifier une nouvelle tentative.
Les enjeux du programme New Glenn et de la mission NG-1
New Glenn représente bien plus qu’une simple fusée pour Blue Origin. Développée depuis plus de dix ans, elle est la première fusée orbitale de l’entreprise et doit offrir une alternative aux fusées de sociétés concurrentes telles que SpaceX. À 98 mètres de haut, New Glenn se distingue par un premier étage réutilisable, une caractéristique essentielle pour réduire les coûts des lancements et rendre l’accès à l’espace plus accessible.
La mission NG-1, qui devait marquer le premier vol de la fusée, est un essai crucial pour valider cette technologie avant des missions commerciales plus ambitieuses. Le lancement devait également être l’occasion d’envoyer une version de test d’une nouvelle plateforme spatiale, Blue Ring, que Blue Origin a développée pour des missions futures. Cette plateforme pourrait jouer un rôle clé dans les missions à long terme de la société, ouvrant la voie à des missions scientifiques, des projets d’infrastructure spatiale et peut-être même des vols habités.

Les défis d’une entreprise privée face à une compétition féroce
Si Blue Origin se distingue par ses ambitions et son engagement dans la réutilisation de technologies spatiales, la société doit néanmoins faire face à une concurrence redoutable. SpaceX, dirigée par Elon Musk, a une avance considérable avec sa fusée Falcon 9, qui a déjà démontré sa fiabilité et son succès commercial. La société de Musk a même déjà réussi à envoyer des astronautes vers la Station spatiale internationale avec son vaisseau Crew Dragon, renforçant sa position de leader dans l’industrie spatiale.
Pour Blue Origin, le succès de New Glenn est donc crucial pour se faire une place sur ce marché de plus en plus compétitif. Bien que l’entreprise ait pris son temps pour développer sa fusée et éviter les erreurs hâtives, elle doit maintenant démontrer sa capacité à résoudre rapidement les problèmes techniques, tout en respectant des délais serrés. Le retard actuel pourrait nuire à sa réputation et à ses chances de décrocher des contrats commerciaux dans un avenir proche.