Le blanchissement des coraux s’accélère de façon dramatique

La Grande barrière de corail australienne Crédits : Pixabay

Une équipe internationale vient de terminer une étude encore inédite. Celle-ci consistait à mesurer l’augmentation du taux de blanchissement des coraux dans les régions tropicales depuis 40 ans. Les résultats sont tout simplement alarmants.

Sous l’effet du réchauffement climatique, la fréquence du blanchissement à grande échelle des récifs coralliens a été quasiment multipliée par 4 depuis les années 1980. Les écosystèmes vitaux sont alors fortement menacés, comme l’explique longuement une étude menée par une équipe internationale parue le 4 février 2018 dans la revue Science.

« Avant les années 1980, le blanchissement de masse des coraux était inconnu. Mais aujourd’hui, des épisodes répétés de ce phénomène à une échelle régionale qui entraînent une mortalité de masse de ces animaux marins devient la norme autour de la planète, où les températures continuent de grimper » explique le principal auteur de l’étude Terry Hughes, directeur du Centre de recherche australien sur les récifs coralliens (ARC).

Il faut savoir qu’après 1980, ce phénomène nuisible lié à la montée des eaux se produisait tous les 25 ou 30 ans environ. Mais plus récemment celui-ci apparaît tous les six ans en moyenne, soit une augmentation de 4 % par an. Les coraux, véritables régulateurs des écosystèmes vitaux, sont indispensables à la survie de millions de personnes dans le cadre d’activités de pêche et de tourisme.

Pour arriver à cette conclusion alarmante, les scientifiques ont analysé les épisodes de blanchissement de coraux sur une centaine de sites aux quatre coins du globe entre 1980 et 2016. Les dernières années ont été les pires, car 30 % des blanchiments ont été qualifiés de « sévères » et sont malheureusement effectifs sur des dizaines de milliers de kilomètres.

Corail blanchi au large des côtes australiennes.
Crédits : Wikipedia / J. Roff

Le risque de blanchiment s’est accru un peu partout : en Australie, au Proche-Orient ainsi que dans certaines zones asiatiques. La Grande Barrière de corail australienne, visiblement la plus touchée, a par exemple subi quatre blanchissements sévères depuis 1998, dont deux coup sur coup en 2016 et 2017.

Évoquons également le fait qu’un grand nombre de ces blanchissements a été provoqué par l’apparition saisonnière d’El Nino (très intense en 2015 et 2016), un courant côtier chaud apparaissant au large du Pérou et de l’Équateur, et qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie est de l’océan Pacifique Sud. En effet, les activités humaines occasionnent une grande partie des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, et contribuent logiquement à l’augmentation de la fréquence de ce genre de phénomène.

« Le climat se réchauffe rapidement depuis ces cinquante dernières années ce qui rend le courant El Nino plus dangereux pour les récifs coralliens, et maintenant nous voyons des blanchissements se produire quand l’été est particulièrement chaud », indique Mark Eakin de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), autre participant à l’étude.

Sources : Sciences & Avenir – Futura Sciences