Bison Futé a vu le jour après l’un des embouteillages les plus meurtriers du pays

bouchon embouteillage route
Crédits : Remy genoud / iStock

Il y a plus de 45 ans, la France a connu l’un de ses plus gros embouteillages. Malheureusement, pas moins de 145 personnes y ont perdu la vie. L’année suivante, les pouvoirs publics ont relancé la communication vers les usagers de la route avec Bison Futé.

Une hécatombe qui restera dans les annales

Aujourd’hui, de nombreuses personnes partant en vacances consultent Bison Futé. Cette plateforme donne principalement des informations sur le trafic et fait des prévisions très détaillées. Il s’agit véritablement d’une mine d’informations, donnant par exemple des indications sur les stations de recharge électrique, ou encore les Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m). Bison Futé fut créé par le Centre national d’information routière (CNIR), organisme interministériel fondé en 1968 –  dissolu en 2016. À l’époque, la France débutait tout juste l’application d’une politique d’information routière que Bison Futé a très vite incarné après une catastrophe mémorable.

Le samedi 2 août 1975 fut un jour de canicule. Pas moins de 600 km d’embouteillages se sont formés entre sur la RN10 reliant Paris et la frontière espagnole près de Bayonne. Cette route nationale fut l’objet de blocages sur près d’un quart de sa longueur. Ce bouchon monumental restera dans les anales de la Sécurité routière pour une raison macabre : durant le week-end, 145 personnes perdront la vie en raison des accidents et de la chaleur.

Un contexte très spécifique

En 1975, plus de 15 millions de véhicules circulaient sur les routes de France alors qu’en 1950, ce même nombre était de seulement 1,5 million ! En effet, la production et la vente de véhicules explosent en quelques années seulement. Par ailleurs, les citoyens bénéficient de quatre semaines de congés et une majeure partie des usines ferment du 1er au 21 août. Ainsi, les vacanciers empruntent deux routes très importantes, la RN7 en direction de la Provence et la RN10 allant vers l’Aquitaine.

Le fait est qu’à l’époque, les autoroutes et autres voies rapides ou rocades n’existent pas. Le 2 août 1975, environ 60 000 véhicules n’avancent plus dès 11 heures du matin, sous des températures dépassant les 35 °C. Le même jour au soir, certains automobilistes n’ont pu faire que quelques kilomètres. D’autres n’ont eu d’autre choix que d’abandonner leur voiture en surchauffe.

Une mesure efficace

Après la catastrophe, les médias fustigent les pouvoirs publics, bien que des informations routières existaient déjà sur les ondes radio. En 1976, l’État français crée Bison Futé et relance ainsi la communication à destination les automobilistes. Il permet aussi un étalement des temps de déplacement et la création d’itinéraires bis. Sur 600 000 cartes routières du pays, on imprime 3 500 km d’itinéraires bis et 64 quotidiens régionaux relaient les informations de Bison Futé.

À la fin de l’été 1976, les pouvoirs publics ont observé une baisse de 30 % des embouteillages. Ainsi, cette formidable campagne de communication et d’information a – jusqu’à aujourd’hui – contribué à ce que la catastrophe du « bouchon du 2 août 1975 » ne se reproduise jamais.

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Crédits : capture site Internet/Bison Futé