Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la possibilité de créer notamment un jour des réserves illimitées de sang puisqu’une équipe américaine de biologistes est parvenue à produire des cellules sanguines à partir de cellules-souches en laboratoire.
Dans la revue Nature, une équipe de biologistes américains explique avoir franchi une étape supplémentaire dans la possibilité de produire un jour du sang humain en laboratoire. Deux équipes de chercheurs, deux méthodes différentes pour un résultat similaire et c’est la production de cellules-souches sanguines qui devient possible.
Les cellules du sang (globules blancs et rouges, plaquettes) sont fabriquées par des cellules-souches présentes dans le corps tout au long de la vie. À terme, grâce à ce type d’avancée, il pourrait devenir possible de traiter un patient avec ses propres cellules, produire du sang pour les transfusions ou encore tester des médicaments et mieux comprendre le développement de la leucémie.
La première équipe de chercheurs a utilisé la technique de « l’édition de gènes » (CRISPR) pour corriger les défauts génétiques des patients et « créer des cellules sanguines fonctionnelles » comme l’explique Ryohichi Sugimura, coauteur de la première étude. « Nous sommes très proches de générer d’authentiques cellules-souches du sang humain. Ce travail est l’aboutissement de plus de 20 ans d’efforts », ajoute le Dr George Daley de l’hôpital pour enfants de Boston, également auteur de l’étude.
La seconde équipe de chercheurs a quant à elle opté pour l’utilisation directe des cellules endothéliales de souris adultes afin d’obtenir des cellules-souches sanguines amenées à maturité en laboratoire.
Dans les deux cas, ces cellules-souches sanguines ont produit différents types de cellules du sang chez les rongeurs injectés. Si son innocuité est prouvée, cette avancée pourrait aussi nous rapprocher de la possibilité d’un « approvisionnement illimité en sang » en utilisant des cellules de donneurs universels.
Si « d’autres études sont encore nécessaires avant de pouvoir en faire bénéficier les patients », comme le tempèrent les chercheurs, c’est bien une étape importante qui vient d’être franchie.