Ancien ingénieur et pilote de ligne, Thomas Pesquet est le spationaute français le plus en vue actuellement. Fort d’un parcours représentant un modèle de réussite, l’intéressé retournera peut-être bientôt à bord de la station spatiale internationale (ISS). Dans ce cas, il deviendra le Français ayant séjourné le plus longtemps dans l’espace !
Jeunesse et études
Thomas Pesquet est le fils d’un professeur de mathématiques et d’une institutrice. Originaire de Normandie, il obtient un baccalauréat scientifique puis un diplôme d’ingénieur aéronautique à l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-SUPAERO) en 2001. Lors de son master en aéronautique, il passera par l’école polytechnique de Montréal (Canada) et par les universités de McGill et Concordia – également situées à Montréal.
L’intéressé parle six langues : le français, l’anglais, le russe, l’espagnol, l’allemand et le mandarin. Il est également passionné de judo (ceinture noire), de voile, d’alpinisme, de plongée et de parachutisme.
Ses débuts professionnels
Lors de sa formation, Thomas Pesquet effectue un stage d’ingénieur au Centre spatial de Cannes – Mandelieu (2001). Il y développera un logiciel de conception de système embarqué. Il deviendra ensuite ingénieur en dynamique des engins spatiaux pour la société espagnole GMV Innovating Solutions. Entre 2002 et 2004, il travaillera pour le Centre national d’études spatiales (CNES). L’intéressé planchera sur des questions portant sur l’autonomie des missions spatiales, ou encore l’harmonisation des technologies spatiales en Europe.
En 2004, Thomas Pesquet est sélectionné au concours des pilotes cadets d’Air France. Il change alors complètement d’orientation professionnelle et suit un programme de formation des pilotes. Il obtiendra sa licence de pilote de ligne (ATPL) un an plus tard et accumulera à terme pas moins de 2300 heures de vol sur différents appareils Airbus, dont l’A320 sur lequel il sera également instructeur.
La consécration spatiale
En 2008, l’Agence spatiale européenne (ESA) lance une campagne de recrutement afin d’engager de nouveaux astronautes. Parmi 8 413 postulants, Thomas Pesquet fait partie des six candidats finalement retenus pour faire partie du Corps européen des astronautes. Jusqu’à la fin d’année 2010, il recevra une formation initiale au Centre des astronautes européens (EAC) en Allemagne.
L’intéressé entamera ensuite la préparation à sa future mission spatiale, partagé entre l’Europe, les États-Unis et la Russie. Cette formation lui aura permis de se familiariser avec le véhicule Soyouz, les combinaisons spatiales américaines et russes ainsi que de s’habituer aux systèmes de l’ISS. En 2011, Thomas Pesquet suit le programme d’entraînement souterrain de l’ESA. Un an plus tard, il fera partie de la mission Seatest-2 de la NASA organisée dans une base sous-marine. En 2014, le spationaute est sélectionné par l’ESA pour participer à la mission Proxima à bord de l’ISS. Celle-ci a duré six mois et s’est étalée de novembre 2016 à juin 2017.
Ses expériences à bord de l’ISS
Lors de sa mission, Thomas Pesquet est ingénieur de vol et son temps est partagé entre la maintenance de l’ISS et la réalisation d’expériences. Il aura contribué à une centaine de tests, dont la moitié proviennent de la NASA. Le reste des missions a été mené avec l’ESA et le CNES.
Dans un des modules de l’ISS, le spationaute a installé le Muscle Atrophy Research and Exercise System (Mares). Il s’agit d’une machine capable de surveiller l’activité musculaire des astronautes pendant leurs séances d’exercices. Le but ? Étudier les maladies du vieillissement comme l’ostéoporose. Rappelons tout de même que six mois dans l’espace génèrent une perte de 20 à 30 % de la masse musculaire, et une baisse de 10 à 20 % de la densité osseuse !
Citons d’autres expériences telles que Perspectives, un casque de réalité virtuelle dont le but était de mesurer l’incidence de l’impesanteur sur les fonctions cognitives. Il y avait également Fluidics, une expérience de dynamique des fluides dans l’espace ou encore Aquapad, un équipement capable de déterminer facilement si l’eau est potable.
Un succès médiatique
Pendant et après son séjour à bord de l’ISS, Thomas Pesquet aura été très médiatisé, notamment par le biais de nombreuses vidéos. Il aura par exemple présenté ses locaux à bord de la station, et permis au public de se glisser dans sa peau lors d’une sortie extravéhiculaire. Il existe également une expérience de réalité virtuelle permettant de revivre son voyage.
Thomas Pesquet aura également immortalisé de nombreuses images de la Terre prises depuis l’ISS. Il aura par exemple passé en revue les îles du monde ainsi que les frontières naturelles des États vues du ciel. En août 2017, les photos de Thomas Pesquet sont publiées par Reporters dans le cadre d’un nouvel album de la collection 100 Photos pour la liberté de la presse.
Retour et citations
Depuis son retour, Thomas Pesquet n’a jamais caché son envie de retourner à bord de l’ISS. Il y a quelques mois, la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, a annoncé que l’ESA avait proposé à Thomas Pesquet de repartir. L’astronaute pourrait alors battre le record de Jean-Pierre Haigneré, qui est actuellement le Français ayant passé le plus de temps dans l’espace avec 209 jours. Thomas Pesquet arrive en seconde position avec un total de 196 jours à bord de l’ISS, si bien qu’un nouveau voyage le placerait en tête. Si la date n’est pas encore fixée, ce retour devrait s’effectuer en 2020 ou 2021 !
Voici quelques-unes de ses citations :
« Ce sont des odeurs, des couleurs auxquelles on n’était plus habitués. Ce qui était drôle, c’est que je sentais même le savon et le déodorant des gens qui étaient venus nous chercher », à propos de son retour sur Terre.
« Mes premiers petits plaisirs c’était de retrouver ma compagne. Sinon manger du fromage, prendre une douche », à propos de ce qu’il a préféré au moment de son retour sur Terre.
Il aura également déclaré que la sensation de flotter lui manquait, et que cela rendait certaines choses très faciles comme s’habiller ou déplacer des charges lourdes. Selon lui, les premiers jours du retour sur Terre ont été difficiles car ses mouvements étaient très éprouvants en raison la perte de l’habitude de la gravité.
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