Nicolas Copernic (1473-1543), tout savoir sur cet astronome

Copernic
Nicolas Copernic était un astronome de génie mais également un astrologue convaincu ! Crédits : Wikipedia

Astronome, médecin et mathématicien de renom, Nicolas Copernic est connu pour avoir développé et défendu la théorie de l’héliocentrisme. Avant lui, l’humanité pensait – sous l’influence de l’Église – que la Terre se tenait immobile au milieu de l’Univers !

Jeunesse de Nicolas Copernic

Né en 1473 en Prusse royale (Royaume de Pologne), Nicolas Copernic était le fils d’un riche négociant en cuivre. Celui qui deviendra célèbre pour ses recherches scientifiques est d’abord très tôt initié à l’art, à la musique, aux belles lettres et fréquente une école paroissiale. À l’âge de 10 ans, le jeune Nicolas est pris en charge par son oncle après le décès de son père.

En 1491, Nicolas Copernic devient étudiant à l’Université de Cracovie et y apprend l’astronomie, les mathématiques, la médecine ainsi que le droit. Cependant, il quittera cet établissement – après probablement 3 ou 4 ans – trop tôt pour obtenir un diplôme. Toutefois, il se rend à l’Université de Bologne (Italie) en 1496 pour reprendre des études en droit canonique, en droit civil, en philosophie et à nouveau en médecine.

Durant cette période, il logera chez Domenico Maria Novara – astronome italien de la Renaissance – qui figure parmi les premiers à remettre en cause le modèle géocentrique du savant grec Ptolémée. En parallèle, Nicolas Copernic est élu chanoine (membre du clergé) au chapitre de la cathédrale de Frauenburg de l’évêché de Warmie (Pologne), qui lui donne l’autorisation de s’absenter. Ainsi, il achèvera son cursus de droit canonique et retournera dans son pays en 1503, après avoir également fait un passage par l’Université de Padoue.

Le système héliocentrique

Depuis la tour de la cathédrale de Frauenburg, Nicolas Copernic effectue des observations du ciel et poursuit donc ses recherches en astronomie. Il se persuade assez rapidement de la nécessité d’abandonner le modèle de Ptolémée (géocentrisme) au profit d’une théorie relative à un système héliocentrique, c’est-à-dire une Terre tournant – comme les autres planètes – autour du Soleil, ce dernier étant le centre de l’Univers. Cette théorie sera exposée dans le traité De Hypothesibus Motuum Coelestium (1511-1513) qu’il partagera secrètement sous forme manuscrite avec quelques membres de son entourage.

Durant plus de 35 ans, Nicolas Copernic ne divulgue pas sa pensée – et la raison était sûrement davantage par rigueur scientifique que par peur des représailles de l’Église. En effet, l’intéressé rencontre des difficultés insurmontables lorsqu’il s’agit de prouver sa théorie par ses observations et ses calculs. Ce sera l’allemand Johannes Kepler (1571-1630) qui améliorera la théorie de Copernic en découvrant que les mouvements planétaires sont légèrement elliptiques, et non pas circulaires et uniformes.

D’autres difficultés concernent les observations parfois impossibles dans le ciel brumeux de sa région, si bien qu’il étoffera malheureusement sa théorie avec des apports douteux accumulés depuis Ptolémée (épicycles et excentriques). En 1530, le traité De Revolutionibus Orbium Coelestium est achevé si bien que trois ans plus tard, le Pape Clément VII en est informé et certaines personnes estiment que la théorie devrait être publiée.

Si en 1540, il circule peut-être quelques copies, le traité sera seulement imprimé en 1543 au moment de la mort de Nicolas Copernic. Le document sera cependant placé à l’index des livres interdits par l’Église et donc censuré, mais pas avant 1616. Cette décision parait tardive, mais entretemps, Johannes Kepler avait amélioré la théorie de Copernic, et Galilée avait apporté les preuves de la viabilité de ce système, ce qui avait fini par alarmer l’Église.

De son propre aveu, Nicolas Copernic n’est pas l’inventeur de la théorie de l’héliocentrisme, mais il aura été le premier à en faire un système complet, comme pouvait l’être le système géocentrique de Ptolémée. L’intéressé avait indiqué avoir lu de nombreux ouvrages antiques, et avoir appris que selon Archimède et Plutarque, l’astronome grec Aristarque de Samos (320-250 av. J.C) était déjà partisan de l’héliocentrisme et ce dès le IIIe siècle avant notre ère !

Autres activités

Après ses études et en parallèle de ses recherches en astronomie, Nicolas Copernic devient médecin et soigne de nombreuses personnes à savoir deux évêques, d’autres personnalités et des gens du peuple. Il s’essayera même à la traduction du grec ancien avec un ouvrage publié en 1509, dont l’auteur original était l’historien byzantin Théophylacte Simocatta (580-630).

Sa fonction de chanoine à l’évêché de Warmie l’amènera à assumer le rôle d’administrateur des biens du chapitre à Olsztyn (Allenstein), mais également celui de commandant militaire d’Olsztyn en 1520 au moment de l’invasion de la Warmie par les chevaliers teutoniques. Également passionné par l’économie, il rédigera un Essai sur la frappe de la monnaie au moment où son pays connaîtra une crise monétaire importante.

Citations de Nicolas Copernic

« On admettra enfin que le Soleil lui-même occupe le centre du monde. Toutes ces choses, c’est la loi de l’ordre dans lequel elles se suivent les unes les autres, ainsi que l’harmonie du monde, qui nous les enseigne, pourvu seulement que nous regardions les choses elles-mêmes pour ainsi dire des deux yeux. »

« Comme donc rien ne s’oppose à la mobilité de la terre, je pense qu’il faut examiner maintenant s’il ne convient pas de lui [attribuer] même plusieurs mouvements, de manière à ce qu’elle puisse être envisagée comme une des planètes. »

« Les mathématiques ne sont écrites que pour les mathématiciens. »

« Et pour que les savants et les ignorants voient pareillement que je ne veux éviter aucunement le jugement de personne, j’ai voulu dédier ces miennes recherches à Ta Sainteté plutôt qu’à tout autre, parce que, même dans ce coin éloigné de la Terre où je vis, tu es considéré comme la personne la plus éminente, autant dans l’ordre de la dignité que pour l’amour des lettres et même des mathématiques ; afin que, par ton autorité et jugement tu puisses réprimer les morsures des calomniateurs ; quoi qu’il soit bien connu qu’il n’y a pas de remède contre la morsure des sycophantes. »

Articles liés :

Au Moyen-Âge, les hommes regardaient déjà l’espace !

« Le Soleil tourne autour de la Terre » clame un prédicateur saoudien

Notre Système Solaire aurait jadis abrité une Super-Terre avant qu’elle ne soit avalée par le Soleil