Y aura-t-il bientôt un village sur la Lune ?

Crédits : ESA/Foster + Partners

Présent lors du Congrès européen de la science planétaire 2017 à Riga, en Lettonie, l’ambassadeur Bernard Foing, de l’ESA, a mis en scène une possible vie communautaire sur la surface de la Lune. En 2050, près d’un millier de personnes pourraient déjà être établies sur notre satellite.

Si la lune est depuis une quarantaine d’années passée en arrière-plan à cause d’autres missions, elle est à ce jour l’un des principaux centres d’attention des chercheurs de l’ESA. Et pour cause, notre satellite serait l’endroit idéal pour établir une première colonie avant l’exploration future de la planète rouge. Si une station orbitale est d’ores et déjà imaginée, l’ESA ne cache pas non plus son intention de poser bagages sur la Lune. On ne parle pas ici de laboratoires à parois blanches étouffantes, mais d’un véritable village. D’ici 2030, il pourrait même y avoir une première colonie lunaire comprenant six à dix pionniers.

Faire fondre de la glace pour avoir de l’eau, manger des plantes cultivées, développer une technologie d’impression 3D à grande échelle basée sur le régolite et le minerai ou encore pratiquer des sports « volants » en profitant de la faible gravité de notre satellite est un avenir tout à fait plausible pour Bernard Foing, expert du programme « Moon Village » de l’Agence spatiale européenne (ESA). Il en a d’ailleurs dessiné les contours à l’occasion d’un congrès européen de science planétaire à Riga (Lettonie) qui s’est tenu cette semaine. Selon lui, il pourrait y avoir une première colonie lunaire d’ici 2030 comprenant des scientifiques, techniciens et ingénieurs. Ce groupe pourrait monter à cent personnes en 2040. « En 2050, vous pourriez avoir un millier de personnes » sur la Lune et puis on pourrait envisager de « faire venir les familles », imagine-t-il. Et dans quelques décennies, « il pourrait même y avoir des naissances d’enfants sur la Lune ».

Si les scientifiques et certaines sociétés privées s’intéressent au concept de « Moon village », les politiciens ne semblent pas encore conquis par l’idée. Il faudrait pour ce faire « démontrer qu’une activité industrielle est possible sur la Lune et que de grands marchés peuvent émerger », explique le physicien Vidvuds Beldavs de l’Université de Lettonie qui milite pour l’exploration conjointe de la Lune. Si pour la plupart, nous n’aurons probablement jamais la chance de pouvoir nous établir sur un autre monde, nous pourrions au moins nous consoler en nous rappelant que nous avons assisté aux premières discussions. Ça compte, non ?

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