Bientôt une expédition pour extraire le télégraphe du Titanic

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Crédits : NOAA/Institute for Exploration/University of Rhode Island (NOAA/IFE/URI)

Un juge fédéral américain vient d’autoriser la mise en place d’une « opération de sauvetage » visant à récupérer le télégraphe du Titanic. Celui-là même qui permit d’envoyer des appels de détresse alors que le navire était en train de couler.

Il y a un peu plus de 108 ans, le 15 avril 1912 à 00h15, l’opérateur du RMS Titanic Jack Philipps envoie plusieurs messages de détresse grâce à sa radio Marconi, alternant les « CQD », message morse de détresse historique, et les « SOS », qui venait alors tout juste d’être adopté comme nouveau code, le tout suivi de MGY, l’indicatif de Titanic. De cette manière, il exhorte les bateaux les plus proches à leur venir en aide.

Ce télégraphe, qui pourrait contenir les derniers secrets du naufrage, repose toujours à plus de 3 800 mètres de profondeur, à 600 kilomètres des côtes de Terre-Neuve. Mais peut-être plus pour très longtemps. La société R.M.S. Titanic, qui détient les droits exclusifs de fouiller le paquebot depuis les années 1980, désire en effet le récupérer.

Opération de sauvetage

Jusqu’à présent, une ordonnance datant du 28 juillet 2000 interdisait la découpe de l’épave.  Seulement, pour accéder à la radio, le rover téléguidé dépêché sur place sera probablement obligé de retirer au moins une partie de la coque du navire pour atteindre l’objet convoité.

Lundi 18 mai, la société a finalement obtenu d’un juge fédéral de Virginie (États-Unis) l’autorisation de découper la coque du navire pour accéder au télégraphe. Ce dernier a en effet estimé que la radio avait suffisamment de « valeur historique, éducative, scientifique et culturelle » pour justifier cette expédition possiblement invasive.

« Sans cette radio, aucun signal de détresse n’aurait pu être envoyé, personne n’aurait survécu et nous n’aurions peut-être jamais trouvé le Titanic », a de son côté déclaré Bretton Hunchak, président de la société RMS Titanic, Inc.

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Le RMS Titanic, photographié à Southampton le 10 avril 1912. Crédits : F.G.O. Stuart/Wikipédia

Un paquebot « grignoté » par l’océan

La mission doit normalement être programmée pour la fin du mois d’août ou, au plus tard, en septembre. Car il y a urgence.

Plusieurs plongées opérées l’année dernières par une équipe du Triton Submarines, qui visaient à filmer en 4K les restes de l’épave dans le cadre d’un nouveau documentaire, ont en effet révélé un paquebot de plus en plus « grignoté » par l’océan. Selon certaines prévisions, l’épave du Titanic pourrait même définitivement disparaitre avant 2050.

Des microbes rongent en effet le bois et le fer de l’épave, fragilisant de plus en plus sa structure. La zone de détérioration la plus marquée reste le côté tribord, où se trouvaient les quartiers des officiers. La baignoire du capitaine, par exemple, a depuis longtemps disparu.

Concernant la « Marconi Suite », où se trouve la radio, celle-ci comporte la cabine de l’opérateur, son bureau et la pièce dite silencieuse qui visait à garantir la meilleure isolation phonique possible. Les cloisons en bois séparant ces différentes pièces ont déjà disparu, comme l’ont révélé de récentes explorations, et la structure métallique pourrait elle aussi finir par s’effondrer. D’où l’intérêt de cette prochaine expédition.

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