Bientôt un supercalculateur fonctionnant avec des cellules du cerveau humain ?

Low poly brain or Artificial intelligence concept. Symbol of Wisdom point. Abstract vector image of a human brain. Low Polygonal wireframe blue illustration on dark background. Lines and dots.

Tout récemment aux États-Unis, des scientifiques ont affirmé avoir réalisé une véritable percée dans le domaine de la bio-informatique. Or, cette avancée aurait été permise grâce à des cellules cérébrales humaines qu’il serait à terme possible d’utiliser dans le but de développer un supercalculateur se basant sur l’intelligence organique.

Une technologie hors du commun

Dans le domaine des supercalculateurs, le Frontier de HPE Cray est aujourd’hui numéro un du fameux Top 500. En novembre 2022, ses 8,7 millions de cÅ“urs optimisés pour le calcul haute performance ont atteint la vitesse de 1,102 exaflops/s. Le Frontier est donc deux fois plus rapide que le second supercalculateur le plus performant au monde, le Fugaku de Fujitsu et Riken.

super calculateur Frontier
Crédits : Oak Ridge National Laboratory

En parallèle de cette élite du super calcul, une équipe de chercheurs de l’Université Johns Hopkins de Baltimore (États-Unis) a présenté ses travaux le 28 février 2023 dans la revue Frontiers in Science. Selon les meneurs de l’étude, il est question d’une nouvelle percée dans le domaine de la bio-informatique. Les chercheurs américains ont évoqué la possibilité de mettre au point un supercalculateur reprenant les avantages du cerveau humain et qui serait à base de tissus humains.

Rappelons que si les ordinateurs sont capables d’effectuer des tâches très complexes beaucoup plus rapidement que l’Homme, ces machines n’ont pas les mêmes facultés décisionnelles. Autrement dit, l’objectif des chercheurs est d’élaborer une technologie hors du commun capable de résoudre des problèmes qui, habituellement, sont hors de portée des ordinateurs classiques ou même quantiques.

Des cellules humaines plus performantes ?

En pratique, l’équipe a mis au point un procédé à base de tissus humains de taille très réduite. Il s’agit d’un échantillon intégrant des neurones, des cellules cérébrales et des organoïdes cérébraux destinés au stockage et à la transmission d’informations. Si le supercalculateur Frontier est bel et bien le plus rapide du monde, ce dernier a cependant un défaut important. En effet, cette machine consomme un million de fois plus d’énergie qu’un cerveau humain. L’idée des scientifiques est donc d’utiliser leur « tissu d’intelligence organique » afin de traiter des informations sans dépenser énormément d’énergie.

Dans un premier temps, cette innovation pourrait permettre de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain. En effet, dans la mesure où les cellules cérébrales fonctionnent ici dans un autre environnement que le leur, cette situation les oblige à rester en activité constamment. Ainsi, ces dernières pourraient dévoiler des capacités plus importantes.

Pour l’instant, ces travaux semblent encore appartenir au domaine de la Science-Fiction et la progression vers l’objectif final se fera sans aucun doute très lentement, pas à pas. Enfin, les chercheurs ont également pensé au pendant éthique de leurs travaux. Les responsables assurent que l’approche mise en place dès le départ prend en compte ces considérations et que des discussions auront régulièrement lieu sur le sujet.